Nombreux sont ceux qui comme moi, attendent la sortie d'un nouveau Spike Jonze avec grande impatience, quatre longues années après l'envoutant "Max et les Maximonstres", le voici enfin : "Her". Le film nous emmene à Los Angeles - dans un futur qui ne semble pas si éloigné - à la rencontre de Theodore, écrivain pour un site internet, il rédige des lettres d'amour - et de tout autres sortes - pour de tierces personnes. En instance de divorce, extrêmement seul, il va installer un tout nouvel OS sur son ordinateur, une toute nouvelle sorte d'intelligence artificielle qui dispose d'une véritable et "unique" personnalité, qui se choisit Samantha pour prénom. Peu à peu, il va entamer une relation intime avec elle. Ici, l'ingénieux réalisateur qu'il est s'amuse - comme il l'avait d'ailleurs fait dans "Dans la peau de John Malkovich" -, poussant le spectateur à la réflexion philosophique, l'amour se limite t-il à une seule "réalité", peut-il être quasiment virtuel, le bonheur ne se limite pas forcément au besoin charnel ect. Au travers d'une mise un scène relativement subtile et habile, notamment à travers les plans de Theodore dans ce Los Angeles parfois désertique - au bureau, de nuit…-, reflétant parfaitement la solitude qu'éprouve le personnage. Il inscrit ici une mégalopole ou les humains sont déconnectés de la réalité et n'ont quasiment plus d'interactions entre eux - scène du métro notamment, futur proche, malheureusement. Il met également en avance le paradoxe entre le style vestimentaire des personnages exagérément "rétro" et cette technologie en constante évolution. On s'identifie aisément au personnage de Theodore - remarquablement porté par Joaquin Phoenix, un pole qui lui scie à ravir -, dont l'histoire est relativement commune. Spike Jonze traite d'un sujet passionnant, original et profond, mais avec légèreté, poésie, humour et souvent énormément d'ironie. "Her" est donc un très bon film à ne pas rater, comme tous les films de Jonze, il en envoutera certains tout en laissant les autres sur la touche.