Troublant.
Troublant mais sublime.
Le jour où j'arriverai à écrire une critique pertinente sur Her sera le jour où j'aurai enfin compris "cette forme de démence acceptée par la société" qu'est l'amour.
Mais ce jour n'arrivera probablement pas durant ma vie d'être humain. Et c'est bien mieux ainsi.
Si Her me fait comprendre une chose, c'est que cet "amour", aussi abstrait soit-il, est la chose la plus précieuse et rare qui puisse exister. Est-ce un hasard si Theodore écrit toutes ces lettres d'amour sur commande, s'habille de couleurs émerveillées dans cette ville à l'esthétique toute aussi douce, sans pour autant pouvoir combler ce manque ? C'est fascinant tout ce que l'homme a cherché à construire pour son bonheur sans pour autant parvenir à combler ce manque éternel. Alors faut-il qu'une génération d'OS passe emprunter nos sentiments pour qu'on arrive enfin à apercevoir cette lumière au loin ?
Oui, je suis tombé amoureux de cette Samantha. Oui, je suis tombé amoureux de ce L.A. aux couleurs douces et enivrantes et de ces êtres humains bien seuls mais toujours remplis d'espoir.
Non, je ne sais plus déceler la frontière entre ce que j'imagine et ce qui existe réellement. Parce que quand un film te fait partir dans un voyage qui te fait te questionner sur la valeur métaphysique de l'amour, tu perds un peu tes repères.
C'est bien la première fois que j'aime vivre à l'ère du numérique et que je me rends compte qu'elle a sûrement des choses magnifiques à nous montrer.
Car si l'homme a crée l'OS pour combler son manque d'amour, aurait-il pu imaginer toutes les conséquences qui en découleraient.
L'amour vient d'un autre monde et d'un autre temps, hors du rêve et de la réalité. Il vient du vide infini entre les mots, de ce monde dont nous ne supposons même pas l'existence. Et le long chemin vers cet autre monde commence surement par l'acceptation de notre condition d'être humain. Et par un simple sourire en regardant le soleil se lever.