À l’instar des films d’anticipation complètement surréalistes détaillant un futur que nous ne connaîtrons jamais, Spike Jonze peint dans Her le tableau plausible d’une société autogérée dans un futur pas si lointain que ça.
Los Angeles, 2025. Theodore, écrivain public pour un site web, installe un assistant virtuel appelé OS1 sur son ordinateur, cette intelligence artificielle a la faculté d’apprendre d’elle-même toutes sortes de choses pour alimenter sa base de données et devenir plus intelligente. Peu à peu, une relation particulière s’installe entre Theodore et l’intelligence artificielle qui a pris le nom de Samantha, il en tombe amoureux.
Le « Flat design » au cœur de la société de demain.
Plus que son histoire d’amour passionnel qui dépasse les limites du corps humain, c’est un tableau réaliste du futur que nous livre le film, rien n’est laissé au hasard. De la charte graphique aux couleurs du mobilier, en passant par l’interface graphique des ordinateurs, tout a été étudié pour coller aux tendances actuelles et futures, et ça marche. Ce que les designers et autres constructeurs high-tech appellent le Flat design est omniprésent dans le film et rend l’ensemble cohérent. Le plus intéressant réside dans la notion de l’amour qui n’a pas été revue. Ou du moins dans les grandes lignes pour coller à la situation inhabituelle d’un homme qui tombe amoureux d’un système d’exploitation. Puisque c’est bien la seule chose qui diffère. Leur relation est même plutôt banale, ils s’engueulent, se cherchent, font l’amour comme tous les couples, on se prend presque à oublier que Samantha n’est pas humaine.
Le pari était risqué, Spike Jonze a joué sa crédibilité avec Her, et la scène médiatique lui a bien rendu avec l’oscar du meilleur scénario original aux Oscar 2014 et le prix du meilleur scénario aux Golden Globes 2014.