Dès le carton de leur délirant Aladdin, les réalisateurs Ron Clements et John Musker ont l'idée d'une nouvelle version du mythe d'Héraclès, cette fois sous l'angle du pastiche. Il faudra cependant attendre 1997 pour voir sur les écrans le fruit de ces intentions.
Rythmé par un gospel anachronique mais plutôt entraînant, Hercules pioche ce qui lui chante dans la mythologie grecque (et pas seulement grecque, d'ailleurs) ce qui n'est malheureusement pas une nouveauté dans le paysage hollywoodien. Bien adapté, cela peut passer, mais quand le parcours du héros en titre ressemble finalement plus à celui de Superman, c'est qu'il y a un petit problème quelque part.
Visuellement abouti, grâce à des couleurs chatoyantes, à une animation fluide, à un design approprié et à une utilisation judicieuse de l'ordinateur, Hercules s'articule également autour d'un humour plutôt convaincant, jouant des références et de quelques allusions franchement sympas, à l'image de ce vendeur à la sauvette en long manteaux douteux, ou d'une success-story façon star-system.
Malheureusement, si l'on excepte la confrontation avec l'hydre, spectaculaire, le film expédie complètement ses séquences d'action, ce qui est quand même dommage avec un sujet pareil. Comme prisonnier d'une formule bien trop limitée, Hercules manque cruellement d'ampleur et passe à côté du potentiel épique et dramatique de son récit, au profit des sempiternels éléments chers à Disney, qu'il s'agisse des chansons, des acolytes rigolos ou de la bonne morale.
Formellement satisfaisant et plutôt drôle, bénéficiant également d'un très bon doublage (James Woods est impérial en Hadès), Hercules ressemble malheureusement au pilote d'une série télévisée, à force d'aligner les lieux communs et de laisser son sens du spectacle au second plan.