Hercule
6.6
Hercule

Long-métrage d'animation de Ron Clements et John Musker (1997)

Malgré tous leurs efforts, les Walt Disney Animation Studios n'arrivent pas à faire revenir leur public dans les salles avec Pocahontas, une légende indienne et Le Bossu de Notre-Dame. Les deux films ont opté pour un fond plus adulte et sérieux mais on reproche à chacun un problème différent. Le premier est jugé trop simple et cliché tandis que le deuxième est considéré comme non-maîtrisé car trop hésitant dans sa démarche. Les recettes américaines continuent de baisser ("seulement" 100 millions de $ pour le dernier Classique) et il n'est donc guère surprenant de voir le studio repartir sur une formule plus connue des fans et qui a fait ses preuves quelques années plus tôt.


Cette formule est celle d'Aladdin. Une relecture décalée et moderne d'une histoire bien connue et donc tout logiquement, ce sont ses réalisateurs qui sont rappelés à l'ordre pour mettre en scène le nouveau Classique. À partir de premières ébauches en 1992 et d'un remaniement en 1994, 3 scripts sont proposés pour cette toute première aventure de la mythologie grecque: L'Odyssée, La Guerre de Troie et Hercule. C'est finalement le troisième qui va être retenu car plus facile à adapter.


Plus facile encore si le film n'essaie même pas de rester fidèle aux mythes entourant le demi-dieu. Car c'est là que Musker et Clements ne se sont pas embrouillés, leur version d'Hercule s'assume comme une exploration totalement différente (pour ne pas dire parodique) de l'histoire du héros. Que ça soit ses exploits, sa vie ou ses rencontres, le personnage et son parcours sont en très grande partie réinventés et les éléments de la mythologie font office de clins d'oeil (Les Douze Travaux aperçus lors de la séquence "Zéro en Héros").


Hercule est donc un Aladdin-bis prenant toutes les libertés qu'il veut avec l'histoire d'origine et se rangeant davantage dans la catégorie des comédies. Bien que le drame ne soit pas oublié.
Malgré, on pourrait dire, cette décision facile de se reposer sur une recette qui a déjà fonctionné, le dessin animé de Musker et Clements est visuellement et musicalement totalement neuf dans la filmographie de Disney Animation!


Inspirés par l'artiste Gerald Scarfe qui collabora avec les studios pour la production du film, les animateurs de Disney ont mélangé le style du caricaturiste avec le leur tout en essayant de rendre hommage au style grec notamment par les formes très en rondeur des personnages accentuant la musculature imposante des divinités ou des guerriers. Il n'y a pas à en douter, Hercule est superbe à regarder! Autant dans son esthétique que dans ses créatures dont l'Hydre de Lerne magnifiquement animée par ordinateur.
Alan Menken revient quant à lui à la baguette et surprend tout le monde par son choix d'installer un style musical dopé au gospel et à la pop et pourtant quelle réussite! Toutes les chansons du film sont de purs moments de plaisir. On se surprendra à taper du pied à chaque fois que les Muses entreront en scène chanter les exploits d'Hercule!


Il ne reste plus qu'une bonne histoire pour que ça fonctionne et Musker et Clements n'ont rien perdu de leur talent. Faisant tout simplement un film de super-héros en pleine Grèce Antique, les deux réalisateurs enchaînent jeu de mots sur jeu de mots, parler-moderne sur parler-moderne et référence sur référence sans temps mort. Ce qui aurait pu m'énerver un peu comme le Génie dans Aladdin mais qui marche finalement super bien puisque l'absurde concerne cette fois-ci non plus un seul personnage mais tout l'univers du film. Ainsi, on les rires sont nombreux et l'apogée est atteinte quand Hadès, méchant Disney le plus hilarant depuis le Capitaine Crochet, fait des siennes.
Un détail à pointer du doigt cependant, j'ai enfin compris que j'ai toujours eu du mal avec les romances écrites par Musker et Clements. Apportant l'émotion qu'il faut, le couple formé par Hercule et Meg ne m'a pourtant jamais convaincu. Les réalisateurs de La Petite Sirène tentent à chaque fois de renouveler leurs relations amoureuses mais la durée trop courte de leurs dessins animés handicape ces nouveautés. Mais comme je l'ai dit, ce n'est qu'un détail.


Malgré son bon accueil critique, Hercule n'arrivera pas à reproduire le succès d'Aladdin et ne franchira même pas les 100 millions de $ sur le territoire nord-américain. Les recettes à l'international lui permettront néanmoins d'être déclaré rentable et même d'avoir droit à sa série animée.
Sûrement le Classique du Troisième Âge d'Or le moins mis en valeur avec Bernard et Bianca au Pays des Kangourous, Hercule reste un excellent divertissement aux personnages mémorables, au style visuel unique, aux chansons entraînantes à souhait et au méchant hilarant.

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le 28 oct. 2016

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Walter-Mouse

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