Présentation
Le film commence par les images idylliques d’une forêt primitive où s’ébattent des dinosaures. Ce calme apparent est vite transformé en enfer avec l’arrivée d’une comète et un déluge de feu qui détruit toute vie. C’est ensuite un déluge d’eau. Puis la nature reprend ses droits, la forêt se reconstitue et la paix revenue, elle est occupée par les premiers indiens.
En fait on se rend compte que si les époques et les occupants changent, la caméra filme en plan fixe toujours le même endroit.
Au fur et à mesure de l’évolution vers notre époque, on verra la forêt être abattue pour y construire une grande maison de colons. En face de cette maison que l’on apercevra jusqu’à la fin du film, on en construit une autre, plus modeste, qui servira de cadre à toutes les scènes du film. Dans une même pièce prendra place le destin d’une famille que l’on suivra au cours de plusieurs générations qui se succèdent dans les mêmes lieux.
Dans cette vie banale qui s’écoule (« le temps file » est une phrase que l’on entend tout au long du film), le réalisateur impose des découpes dans lesquelles il superpose des images de scènes antérieures, comme des fenêtres du passé dans le présent.
Mon opinion
Difficile, voire impossible de résumer un tel film ni même de le comparer à un autre tant sa manière de filmer est particulière. On a l’habitude des flash-backs, plus ou moins réussis. A ma connaissance, on n’a jamais vu un cinéaste utiliser un tel processus pour superposer temps passé et temps présent. C’est curieux, troublant, voire agaçant à force, d’autant plus agaçant qu’on se demande où le réalisateur veut en venir. Il faudra attendre la fin du film pour que la caméra se décide à bouger et à filmer la maison de l’extérieur. Comme les gens qui l’ont habitée, elle est d’une banalité totale, maintenant entourée d’un lotissement sans âme comme il y en a partout. Certes, techniquement, c’est un tour de force. On a beau connaître le formidable professionnalisme des acteurs américains, on se demande comment Zemeckis a fait pour rajeunir à ce point ses acteurs et leur faire traverser les années. Le résultat est déroutant, trop déroutant et peut-être trop ambitieux pour que le film puisse être mis au niveau du cultissime Retour vers le futur ou de Forrest Gump, le chef d’œuvre absolu du réalisateur.