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Probablement Aster a-t-il été profondément marqué par le Shining de Kubrick, tant la mise en scène de son histoire de famille se détruisant sous l’emprise d’un esprit démoniaque renvoie à celle de son prédécesseur.
C’est d’abord la volonté de nous laisser en retrait des personnages qui marque : Alors que *Shining* débutait par un plan aérien sur la voiture de la famille perdu au milieu des montagnes rocheuses, faisant du spectateur un être omniscient, Aster nous présente la sienne par un travelling sur une maison miniature, devenant ensuite réelle, sans que jamais l’impression d’observer une famille de poupée de cires ne se liquéfie totalement.
Nous restons ainsi constamment en retrait des personnages. La rigidité de la réalisation, l’absence d’émotion des personnages vis à vis de la mort d’un proche, le passé psychotique de la mère et l’aspect singulier de la petite fille, ne nous donnent jamais pleinement la confiance de nous impliquer émotionnellement dans leurs tourments. Pour autant, et comme chez Kubrick, la peur envahit peu à peu l’esprit, tant la part d’indicible dans la suite d’événements de plus en plus étranges peine à être résolu et qu’aucune force extérieur ne vienne apporter un peu de rationalité à l’ensemble (aucun policier ou enquêteur de quelque sorte n’apparaît au cours du film).
Dans cette famille évoluant en vase clos, l’angoisse naît finalement bien davantage des interactions entre ses membres plutôt que de la menace spirituelle extérieure.
Et si, chez Kubrick, c’est le patriarche qui finit mort de froid, c’est ici la mère (Toni Colette, aux airs très troublants de Shelley Duvall) qui brûle vif son mari.
Une manière comme une autre d’apporter à ce film profondément froid et misanthrope un brin de chaleur humaine...
Créée
le 10 janv. 2021
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