Pour ce projet qu’il a mis quatre ans à concevoir, Ramzy a manifestement souhaité s’éloigner de ce qui a fait son succès avec Eric Judor. Loin des comédies potaches, Hibou est une comédie qui se veut à la fois légère, douce-amère et parfois poétique. Rocky (Ramzy Bedia), est un homme qui supporte mal de passer inaperçu. Lorsqu’il découvre en rentrant chez lui un hibou grand-duc installé dans son salon, lui vient l’idée de se déguiser en hibou pour que l’on fasse attention à lui. Le succès n’est pas au rendez-vous mais cela lui permet de rencontrer une panda (Élodie Bouchez)
L’univers de Ramzy avec Hibou est surréaliste et absurde. Le réalisateur a porté une attention particulière aux images soignées, aux décors urbains qui donnent à l’intrigue un côté hors du temps séduisant. Sur le fond comme sur la forme, l’inspiration de réalisateurs comme Michel Gondry ou Spike Jonze se fait sentir. Seulement, le résultat reste en deçà de ces références. Dommage en effet que le conte onirique qu’aurait pu être Hibou ne tienne pas sur la longueur. Les incohérences de l’intrigue, la lourdeur de certaines scènes et l’aspect caricatural de certains seconds rôles finissent d’entacher la crédibilité de ce premier essai de Ramzy. C’est d’autant plus décevant que Hibou livre un regard et un message introspectif sur la conscience de soi et la place de tout un chacun dans une société tournée sur le repli.