Les trois jours dont parle le titre sont trois sketches, avec chacun leur point fort. Le premier nous marquera par la vie qu'il insuffle à une grande partie de la ville, mais surtout pour l'exploration en profondeur qu'il fait de l'immoralité ; le personnage de Sophia Loren échappe à la prison parce qu'elle est enceinte et continuera d'y échapper pendant les années suivantes grâce à cette même exemption, plongeant le duo qu'elle forme avec Mastroianni non seulement dans le refus de la loi mais surtout dans la luxure. Il est presque dommage que la maltraitance issue de cette production d'enfants soit explorée sous l'éclairage de l'humour (on aurait pu avoir le trio néo-noir de l'immoralité légale, religieuse et morale), mais l'ironie demeure ferme et plaisante, de sorte que le sketch est bon.
Les sketches suivants ont le malheur de baisser en qualité, nous faisant soupçonner que le premier était l'objectif véritable et les deux autres le bouche-trou (notons que le film dure deux heures et que cela tend à infirmer l'idée). Le second reste intéressant, simplement opaque, trop court et mal découpé. C'est le troisième qui ramène à l'avant-plan le sous-jeu des figurants et le surjeu de Mastro, quoique les dialogues les relient bien et qu'on éprouve toujours un intérêt impatient, mais beaucoup plus relatif, pour les conséquences possibles des évènements.
Le moyen d'apprécier pleinement le film, c'est de tout résumer à Loren et Mastroianni. C'est réducteur mais légitime, l'une semblant n'être jamais mal à l'aise (que ce soit avec un bébé, un animal ou à moitié nue) et l'autre un égaiement de l'histoire comme du tournage.
Quantième Art