Highlander : Soif de vengeance par Jashugan_
Aujourd'hui nous allons parler du nouveau film de Yoshiaki Kawajiri (Ninja Scroll, Vampire Hunter D : Bloodlust, The Animatrix - Programme), qui n'est ni plus ni moins que le nouvel opus de la série des immortels en kilt, j'ai nommé Highlander - Search for Vengeance.
Synopsis : Un petit siècle avant Jésus-Christ, Colin Mac Leod, du clan Mac Leod (ben oui), est le fer de lance de la résistance de son village écossais contre l'invasion romaine. La nuit avant la bataille sa femme, Moya, prend les devants et infiltre le camp romain. Elle échoue et meurt en assistant au sac du village. Colin, seul survivant, n'aura de cesse de poursuivre le chef romain Marcus Octavius pour accomplir sa vengeance. Sa quête durera des millénaires : ils sont tous deux immortels.
Nous sommes dans le futur, un futur où le réchauffement de la planète, la pollution, et à peu près tout ce que l'Homme a pu créer ont détraqué le climat et conduit à une diminution de la population humaine. Les pays n'existent plus, seules les cités-état subsistent. Colin débarque à New-York, cité en ruine où une énorme tour-forteresse domine les environs. Sa soif de vengeance ressurgira bien assez tôt, quand il apprendra que le despote qui gouverne la ville n'est autre qu'Octavius.
Highlander - Search for Vengeance est un film "direct to DVD", ce qu'on pourrait appeler au Japon une OAV. Car ce n'est pas un film Japonais, mais une coprod Japon-USA. Si le réalisateur est bien Kawajiri et le studio MadHouse, le scénariste est David Abramowitz (qui a travaillé sur la série live de Highlander), et le film a été supervisé par Kevin Eastman. Ce qui fait que le film est en ... anglais ! Du moins sa version internationale.
Tout d'abord la technique : pas grand chose à dire. C'est beau, c'est bien animé, on reconnait bien le style de Kawajiri avec les mentons hyper carrés et les tripes au kilomètre. Oui c'est violent, et y'a même un peu de sexe, vous n'avez jamais vu Ninja Scroll ? :).
Niveau ambiance sonore, rien de remarquable, dans un sens comme dans l'autre : je n'ai rien noté d'exceptionnel et ça ne m'a pas arraché les oreilles, la moyenne quoi.
Niveau technique on a fait le tour ... Ah non ! Car une fois n'est pas coutume notre anime est en anglais. Quid du doublage alors ? Eh ben, comment dire ... disons que... Mais merde quoi, apprenez à doubler les gars ! C'est proprement affreux, personne n'y croit une seconde à part le méchant. Le pire étant peut-être l'héroïne, qui a une voix et une intonation de sous-spot publicitaire financé par le comté du coin pour la promotion de leur pas encore assez célèbre fromage d'ornithorynque aux fines herbes. Idem pour le gosse débrouillard qui semble avoir 12 ans mais dont la voix trahirait plutôt un ado de 17 sous assistance respiratoire. On notera quand-même que les voix écossaises sont bien rendues, ce qui sauve une partie du film.
Niveau scénaristique alors ? Du classique, du très classique, et de l'hyper classique. C'est en général ce que fait Kawajiri, en insistant plutôt sur la technique et l'esthétique, et c'est ce qu'il a encore fait. Pourtant le scénariste ce n'est pas lui, mais passons.
Il faut voir que ce film fait tout de suite penser à une autre référence, New-York 1997. Niveau originalité on a fait mieux.
Comme dans tout Highlander, la part belle est laissée aux flashbacks racontant la vie des immortels du coin, et on appréciera de passer par l'Ecosse, le Japon, et bien des décors appartenant au passé entre deux scènes de vie post-apocalyptico dépressive.
Au final, l'impression qu'a laissé ce film dans mon esprit est : "bof". Ce n'est pas un mauvais film, il est même plutôt soigné (exception faite du doublage), mais tout cela reste une production moyenne de Kawajiri, sans vraiment d'intérêt particulier. Le fait qu'il soit un spin-off Highlander ne change pas grand chose à la donne, car à part le nom McLeod et les principes de base tels que "Il ne peut en rester qu'un", le film n'a que peu de rapports avec ce qu'on connaissait déjà de la saga. Le coup du "un lieu riche et ultra-moderne entouré de pouilleux désespérés" fait partie des idées surexploitées des années 80-90 qu'on n'apprécie pas forcément de voir remasterisées dans les années 2000, et cela donne un coté vieillot à l'ensemble.
Cependant, on ne s'ennuie pas. L'action est très présente et bien chorégraphiée, le scénario a quelques bons cotés, et pour une fois le méchant n'est pas un psychopathe sanglant qui mange des petites filles et viole des côtes de boeuf (enfin presque).
Si vous avez l'occasion de le voir chez un pote, vous passerez certainement un bon moment. Mais acheter un DVD rien que pour ça et risquer d'être déçu, je ne le vous conseillerai pas.
Dommage.