Le cinéma danois se démarque depuis quelque temps de son académisme, dont Susanne Bier (« After the wedding », « Adam’s apple ») toute excellente qu’elle soit était jusque là le fer de lance.
Sujets plus percutants, cinématographie carrée et glaciale, c’est une nouvelle vague qui nous arrive du grand Nord. Tobias Lindholm (« La chasse ») nous embarque ici dans un film d’action pour le moins tourmenté et étouffant. Se reposant sur des acteurs très convaincants niveau physique et justesse de jeu, il déroule le timing de ce Hijacking avec beaucoup de subtilité sur deux décors diamétralement opposés : le bateau détourné (ambiance plus que malsaine) et les bureaux de la direction (tout y est aseptisé).
Et plutôt que de favoriser des scènes violentes (elles ont toujours lieu hors champs), il insiste ici sur la complexité des rapports humains en pareil circonstance, et surtout le traumatisme qui, tel un poison lent, s’installe durablement en chacun d’eux. Cela crée un vrai suspens, une ambiance très réaliste et surtout une mise à nue des nerfs du spectateur qui ne peut rester insensible au drame qui se joue.