J’ai déjà vu plusieurs films du réalisateur, je sais à quoi m’attendre donc je lance le film. Mais à chaque fois, avec les mêmes procédés, la même Corée et ses mêmes personnages un peu asociaux Hong Sang Soo arrive à me toucher.
Ce qui diffère cette fois-ci c’est l’originalité de la situation : Mori un étudiant japonais part en vacances en Corée en espérant retrouver la femme qu’il aime. C’est la femme qu’il aime qui structure la narration, l’histoire est racontée en fonction de sa lecture des lettres que Mori a écrit au cours de son voyage.
Un élément particulièrement marquant du film est d’à quel point Hong Sang Soo arrive particulièrement bien à saisir ce que c’est que d’être en vacances et surtout en vacances à l’étranger. Déjà il y a la barrière de la langue, on sent que les personnages ne peuvent pas toujours exprimer correctement ce qu’ils ressentent et surtout on sent ces moments de malaise où on a l’impression de ne pas être à notre place, entouré de gens qu’on ne comprend pas.
Et puis il y a cette similitude avec Conte d’été d’Eric Rohmer. Deux hommes dans la vingtaine, tout deux en vacances à la recherche d’une fille auparavant aimée qui petit à petit cède à une (ou des) autre. On retrouve un environnement similaire, cet endroit où tout les gens qui nous entoure sont aussi en vacances et qu’on les croisent donc tout le temps. Il y a la serveuse d’un café dont l’on tombe amoureux au moment où la première (raison de notre voyage) revient (ou non).
J’aime particulièrement ces deux films car j’ai toujours l’impression qu’ils sont toujours juste, bien que je ne me reconnaisse pas dans tout les situations il y a toujours des éléments quasi universels, que l’on a tous plus ou moins vécu. Hong Sang Soo arrive à capter l’essence même de ce que l’on éprouve lorsqu’on est en vacances. La découverte de l’étranger mais pas trop non plus car on n’a pas forcément envie de toujours faire quelque chose mais on se laisse quand même entraîné par les autres, et il nous arrive des choses dont on ne saura jamais rien de plus car à la fin on rentre.
Il reste quand même un côté carrément vicieux à ce film, je parle de sa conclusion. Hong Sang Soo brise tout faux espoirs, toute féérie, rien ne se passe toujours comme on l’aurait souhaité.