Business ou plaisir ?
Business ou plaisir ?
Business ou plaisir ?
Mori, un japonais en Corée, entend cette question à chacune de ces rencontres.
Mori, un japonais encore en Corée, ne sait jamais vraiment comment y répondre.
Un peu des deux, ou ni l’un ni l’autre, peut-être.
Mori court après l’amour, et un peu après sa propre vie, aussi.
Mori, grand dadais dégingandé, cherche à retrouver l’amour de sa vie, la personne qu’il respecte le plus au monde, une Coréene, Kwon. Il va chez elle, où elle n’est pas, et explore tous les lieux où elle a l’habitude d’aller, et où elle n’est pas non plus. Il est attachant, bien qu’il semble un peu à côté de sa paire d’Asics. Il dort toute la journée et n’a plus de travail et toutes les personnes qu’il rencontre ont du mal à cerner qui il est, avec sa moustache supposément fournie qui lui donne un hypothétique visage d’artiste. Et lui non plus, n’arrive plus vraiment à cerner qui il est, dans le désordre, donc.
C’est à travers les lettres de Mori, écrites dans un anglais hésitant et lu dans un anglais tout aussi hésitant par Kwon, que l’on découvre le séjour de Mori en Corée. Des lettres que Kwon a fait tomber, avant de les ramasser, puis de les lire, dans le désordre. Nous voyons ce qu’elle lie.
Mori ne se sépare jamais de son livre, « Time », le temps, qui parle de l’approche linéaire du temps, de la conception mentale du passé, et du présent, et du futur. Et l’histoire de Mori nous est présentée de manière non-chronologique, le temps n’y est plus linéaire, nous n’avons plus la connaissance du passé, et du présent et du futur. Mais nous n’en avons pas vraiment besoin, l'histoire de Mori est d'une touchante simplicité, l'expérience d'un temps déconstruit intelligente et ludique.
Simple complexité
Alors qu’il court après l’amour, l’amour et l’amitié vont venir vers lui, au grès des rencontres. Il passe son temps entre son guet-house, un café bien nommé « Hill of Freedom », bars, restaurants et bouteilles vides où il s’engage dans des discutions qui se répètent souvent, mais passionnent toujours, sur sa vie et le sens de la vie. Des discutions légères et profondes pour des rencontres drôles et touchantes.
Hill Of Freedom est un film simple et complexe, minimaliste et riche à la fois. Un film qui dresse un portrait efficace de la société coréenne actuelle grâce à toutes les petites histoires au sein de la grande l’histoire. L’histoire du neveu endetté qui retourne vivre au sein de la famille, l’histoire de la jeune fille en fugue qui voit un homme mariée, l’histoire de l’américain qui a épousé une coréenne, l’histoire de Yougnsun et de sa relation amoureuse élastique, l’histoire du producteur de cinéma égocentrique et enfantin, l’histoire du centre linguistique et de ces professeurs malhonnêtes et l’histoire de la maladie de Kwon et du prêtre médecin de la montagne.
Le voyage fondateur d’un japonais en Corée, d’une douce simplicité envoutante. Le voyage fondateur d’un japonais en Corée, peuplé de personnes toujours attachantes et la pureté de leurs sentiments. Le voyage fondateur d’un japonais en Corée, simple étape sur le long chemin de la vie, sinueux, comme le labyrinthe morne des rues du quartier de Séoul où se déroule l’histoire.