"Comment fais-t-on pour boire 40 bières par jours tout en travaillant ? " - "Je tiens un bar."
Le commentaire sur l'affiche de "Hippocrate" ne résume pas du tout le film, car non il ce film n'est pas "Une comédie sociale drôle et profonde.".
Bien que le métrage propose en effet quelques instants forts sympathiques en terme d'humour, fort sympathiques car ils ne sont justement pas légions et habilement disséminés dans le film, le but premier du film n'est pas de faire rire. Au contraire il nous propose bien plus souvent des scènes assez dures il faut l'avouer.
Ceci ramène évidemment au titre du film, le serment d'Hippocrate, et donc ce qui incombe à ces médecins et internes lors des situations difficiles.
Que le film soit intéressant dans ce qu'il raconte, est un fait indéniable. On peut cependant lui reprocher un petit côté didactique, pas énormément présent c'est vrai, mais qui marque un peu tout de même. En revanche là où le film est habile, c'est évidemment dans son choix de casting, car Vincent Lacoste joue autre chose qu'à son habitude et c'est appréciable, Reda Kateb lui donne également parfaitement la réplique et s'impose comme un personnage fort et touchant. Le film est aussi très habile en ce qui concerne sa narration et sa manière de dépeindre les choses. Un peu à la manière de Maïwenn avec "Polisse" pour la Brigade des Mineurs, Thomas Lilti tend vers le côté docu-fiction et réussi parfaitement son entreprise sans tomber dans le pathos à outrance, à l'image des séries américaines sur les hôpitaux, qui ne sont finalement pas représentatives du tout.
C'est donc une excellente surprise que nous propose ce "Hippocrate", un film habile et profond sur un univers bourré d'aprioris, qu'il démystifie avec beaucoup de justesse. A découvrir !