Moi, j'aime pas les hôpitaux. Déjà parce que c'est la misère pour se garer, faut payer leur parking, et leur bouffe est infecte. Mais surtout, parce que je suis le genre de connard qui fait un malaise à chaque fois qu'on doit lui faire une prise de sang ou une intervention du genre. Et en plus, je tombe que sur de grosses connes qu'en ont rien à foutre. Abusé putain. Je ne voulais pas le voir ce film moi. C'est la gonzesse avec moi qu'a choisit. Je suis trop gentil, trop faible. Qu'est-ce que je ferai pas pour me goinfrer d'un fruit de mer.
Parce que, il faut le dire, un médecin généraliste qui est aux commandes d'un film de ce genre, ça promet. Mais voilà, le Thomas Lilti, il a beau avoir un nom de famille rigolo, c'est pas un réalisateur. Il est peut-être doué en vaccins et problèmes d’hémorroïdes, mais il est nul en cinéaste. Il n'y a absolument aucune recherche esthétique, il faut attendre la nuit pour qu'il nous propose une image avec une démarche artistique. C'est vraiment nul niveau réalisation, presque aussi fade que leur plateau repas, le mec enchaîne gros plans sur gros plans sur la face de nos protagonistes têtes à claques.
Il faut se le dire, Vincent Lacoste est détestable en nouvel interne puceau de quatorze ans d'âge mental qui cherche la merde comme un demeuré. Puis Reda Kateb en étudiant immigré sûr de lui, compatissant mais connard malgré lui, c'est le pompon d'Avignon. Certes, ces acteurs sont bien dans leur rôle, ils jouent bien, mais v'là comment que c'est mal écrit et détestable. Il n'y a cas voir la scène de l'accident, avec un Benjamin bourré à la bière, qui passe du titubement à Usain Bolt.
Tout est mal emmené. La mise en scène est trop conventionnel, sans le moindre style. Fade. Il en va de même pour le scénario, prévisible comme pas possible, en particulier quand l'intrigue tourne autour de l'arabe de service.
Heureusement que la meuf paye son juteux crustacé après le film, car voilà quoi...
Mais le gros problème du film, le truc qui dérange grave, c'est qu'il veut se faire passer pour ce qu'il n'est pas. En effet, Lilti veut faire paraître son film jeune alors que c'est juste naze. Il essaye d'être rigolo, en phase avec la jeunesse, mais ce n'est pas drôle. Les tentatives son nombreuses, comme l'idée de la roue à gages, les blagues d'internes, la tâche propre, les vannes sur patients, les bites vertes... mais en vain. Juste le délire Docteur House à la limite...
Cependant, Hippocrate a le mérite d'imposer des scènes sociales pertinentes. Que ce soit au niveau des problèmes de matériel, le manque d'unités ou les problèmes humains, c'est assez remarquable. Puis malgré des scènes faciles et attendues, le film propose des scènes fortes intelligentes et émouvantes.
Précisément celle de la vieille dame au bout du rouleau, qui fait comprendre que la mort puisse être la meilleure chose qui puisse lui arriver. Cet échange entre patient et médecin dépasse le côté professionnel, c'est un bel échange humain, plein de compassion et de souffrance. Une scène puissante qui remet en cause cette idiote interdiction d'euthanasie. Une scène émouvante qui sauve presque le film de son malaise.
Hippocrate ne tient malheureusement pas son serment. Mais ça reste sympathique autant qu'il est désespérant quand on voit la qualité de la réalisation, qui rend la substance sans vigueur, vraiment difficile à s'injecter. C'est un putain de gâchis parmentier, mais tout de même agréable à suivre, si ce n'est recommandable pour les néophytes du SC-Game.
M'enfin, le plus important c'est qu'après ça, j'ai pu bouffer de la bonne moule.
En plus, c'était elle, qui régalait.
À Léon de Bruxelles en plus.