Moins axé sur la comédie que le suggérait sa bande annonce, Hippocrate pose un regard sensible sur le bourdonnement d'un service hospitalier via le regard d'un nouvel interne (très bon Vincent Lacoste). Fils d'un médecin réputé du même hôpital, il va se confronter à toutes sortes de difficultés : à son inexpérience, à la douleur humaine et aux contingences liées aux contraintes budgétaires. Cet angle de narration choisi par le réalisateur Thomas Lifti (médecin généraliste de formation) se révèle vite payant pour le spectateur parce qu'il est immersif et direct, en s'éloignant de toute glamourisation dont on peut avoir l'habitude dans les fictions médicales (le clin d'oeil appuyé à Dr House machine infaillible du diagnostic est d'ailleurs très réussi).
Hippocrate a une vraie dimension sociale sans tomber dans la polémique, et ce goût de la subtilité est le meilleur allié du film : cette distance renforce le propos volontariste, tout comme la conviction d'un casting très juste de bout en bout.