Hippocratie, du grec « hippo » signifiant "cheval" et du suffixe « cratie », désigne un régime politique gouverné par des chevaux. Un hippocrate est donc une personne attachée à ce régime. Et c'est pas ce que nous raconte le film de Thomas Lilti.
« Hippocrate » se déroule dans un hôpital et suit le quotidien d'internes (parfois débutants, parfois expérimentés car s'agissant d'étrangers à la recherche d'une équivalence). La vision de ces internes souvent livrés à eux-mêmes, constamment mis en selle et au galop, permet de confirmer toute la difficulté de leur tâche.
Sur un ton par moment grave ou comique, le film explore les gros problèmes rencontrés par l'univers hospitalier : manque de personnel, manque de moyen, Numerus Clausus...
On peut toutefois se demander si le film n'exagère pas trop :
- Peut-il arriver qu'une électrocardiographie (ECG) ne soit pas réalisée car aucun appareil ne fonctionne dans l'hôpital ?
- Les internes sont-ils aussi souvent livrés à eux-mêmes ? N'ont-ils pas de responsable(s) ? (Je suis peut-être pas doué, mais en stage ingénieur j'en avais 3...)
- Est-il possible d'être de garde pendant 58 heures d'affilée ?
- La loi Leonetti est-elle respectée dans le film ?
- Les internes de la vie réelle fument-ils tous autant ?
Reprenant les habitudes du petit écran américain, le cinéma français semble s'attaquer au monde hospitalier (avec « Bon rétablissement ! » sorti une semaine après, avec également Philippe Rabbot). On retrouve Vincent Lacoste, qui montre qu'il fera partie de l'avenir du cinéma comique français, et Reda Kateb méconnaissable si on l'a connu dans Engrenage ou Zero Dark Thirty.