Elle joue au tennis contre le grillage, seule, dos au cour, fait quelques pas pour aller reprendre une balle qui ne lui est pas retourné par ce grillage, ses pas et le bruit de la balle dans la raquette font déjà une sorte de rythme, de petit ballet réduit à sa plus simple expression. La caméra avance sur le cour, franchit la grille, se fixe sur une torchère au loin. Couleur de ses cheveux. Générique : images arrêtées et crachat du feu ont le même rythme que ses coups de raquette, puis le même rythme que le déclencheur de son appareil photo qui la retrouve dans la deuxième scène.
Elle prend des souvenirs, des images. Tous ces sons qu'elle fait en douceur et en solitude, et qui nous ont déjà presque hypnotisés, elle ne les entend pas. Lui qui nettoie la piscine et qu'elle photographie d'abord comme un souvenir, il ne les entend pas non plus. Elle doit l'approcher, se faire voir de lui. La rencontre a eu lieu...
Voici l'entrée en matière, en matière de feu et de silence.
Ils se sont reconnus.
Déjà il dit qu'ils se verront demain près des voitures rouillées, déjà elle dit qu'elle est heureuse, que l'œuf est bon et que le temps est doux. À quoi bon attendre, faire semblant de faire vrai si vous l'êtes déjà ?