Le quotidien d'un commissariat, le temps d'un service. On suivra ainsi plusieurs criminels arrêtés, et les inspecteurs qui les interrogent. Car oui, messieurs les titreurs de VF peu inspirés, un "detective" dans la langue de Shakespeare, c'est un policier ou un inspecteur, par un "détective"...
William Wyler cherche clairement à loucher du côté du documentaire. Si ce n'est peut-être une sous-intrigue autour d'un avorteur illégal, les criminels sont pour la plupart du menu fretin. Tandis que la caméra se déplace fréquemment à l'intérieur du lieu confiné, utilisant souvent des petits plans séquences, afin de montrer non seulement l'action au premier plan, mais les personnages qui évoluent à l'arrière-plan.
Une approche relativement originale pour l'époque, mais surtout assez soignée ici. Les histoires sont touchantes... ou répugnantes. Avec notamment ce cambrioleur psychopathe italo-américain, joué par un très expressif Joseph Wiseman (le futur Dr. No !).
Mais le film gagne surtout en profondeur grâce à son protagoniste. Un flic conservateur et expéditif, déterminé à envoyer tout le monde derrière les barreaux, même les plus petites frappes et les repentants. Il est incarné par un excellent Kirk Douglas, trop sûr de lui jusqu'à ce qu'il ne reçoive la monnaie de sa pièce.
Si "Detective Story" fait probablement moins d'effet aujourd'hui qu'à l'époque, il demeure très appréciable.