Le jeune Ning a été trahi par sa fiancé. La jeune fantôme Siu Sin le sera par le sien. Comme de bien entendu, il tombera éperdument amoureux de la belle. Vous vous y attendiez, certes, mais, pour autant, Histoire de fantômes chinois ne manquera pas de vous surprendre. Tsui Hark est au scénario !
Or, Tsui Hark ne manque ni d’imagination, ni d’ironie. Ses fantômes possèdent leur univers, mais sont traqués par des super-chasseurs de fantômes taoïstes, qui ne perdent pas une occasion pour se battre en eux. Les morts ont le choix, soit de rester des fantômes, soit de monter à bord du très beau train de la réincarnation, réminiscence du Train de nuit dans la voie lactée de Kenji Miyazawa, qui, après un coup de « Marteau de l’oubli » sur la tête, les transformera en jolis bébés !
Si les personnages aux reflets verdâtres sont dessinés à la main, les décors numériques ont mal vieilli. Dépassez votre première irritation, vous découvrirez un imaginaire fou. Le naïf Ning n’est pas au bout de ses peines. Les fantômes sont menteurs. Qu’ils soient humains ou fantômes, les héros sont vaniteux. La reine des spectres est cruelle et narcissique. Le maitre bouddhiste Nuage Blanc est tout sauf sage : « Peu importe la méthode, seul le résultat compte », et son élève bouffi d’orgueil. Cerise sur le gâteau, la douce Siu Sin va le livrer à la mort... Ning l’aime malgré tout. Brave type.