Classique recueil d’histoires courtes, cette nouvelle réalisation de Freddie Francis pour la Amicus qui s’est fait une spécialité du film à sketches reprend les ingrédients bien connus des précédentes productions. Plusieurs personnages se retrouvent en un lieu (ici une crypte) et se voient éclairer par un personnage mystérieux les raisons pour lesquelles ils sont ici. Le procédé manque clairement d’originalité, mais le cahier des charges est parfaitement respecté et le casting est de tout premier ordre. Si on peut d’emblée être déçu de voir que Peter Cushing ne tient une place que tout à fait secondaire, on a plaisir à le trouver dans un rôle original, bien loin de ses traditionnelles interprétations dans les films d’épouvante. Il incarne en effet un vieil homme affable qui est la proie d’un voisin particulièrement cruel et méprisant.
Toutes les histoires, dont certaines ont un véritable fond social, ce qui est plutôt inhabituel dans ce type de récits, fonctionnent à l’identique comme de cruelles leçons de morale. Tous les personnages qui ont commis une faute sont rattrapés par leur mauvaise conscience incarnée par des monstres (revenants notamment) qui les châtient. Les histoires fonctionnent bien mais le scénariste a la mauvaise idée de débuter par le meilleur segment et de terminer par le moins bon. Par ailleurs, la dimension morale a souvent tendance à gommer l’aspect horrifique, ce qui fait que les récits ne sont guère terrifiants. Dans un genre qui est toujours inégal par nature, ce point-là est chagrinant.
Si la maîtrise de l’ensemble ne souffre d’aucune contestation et si l’homogénéité du propos des histoires racontées est évidente, le résultat souffre de son aspect répétitif. La punition attendue de chaque personnage empêche l’originalité de certains récits qui répètent inlassablement le canevas proposé dès le premier segment. Tout cela est donc sympathique mais la conclusion des histoires a tendance à se répéter. Dommage.