Après un Burtterfly Murders déjà fort intéressant, le jeune Tsui Hark, il n'a alors que 29 ans, continue de s'affirmer, et propose avec Histoires de Cannibales une boucherie qui baigne dans le gore, l'excès, le kung-fu et même un peu d'humour.
En tout cas, il ne fait pas dans la dentelle et si l'excès, dans le bon sens du terme, est parfois assimilé à son cinéma, ici il va vraiment loin. Partant d'un aventurier recherchant un malfaiteur, on se retrouve avec une secte cannibale qui va quand même assez loin dans l'horreur, ce qu'il n'hésite pas à montrer. Cet aspect horrifique est associé à un côté survival, mais aussi comédie et un peu de combats, et c'est finalement ce boxon qui ne nous laisse guère de répits, associé au savoir-faire du cinéaste, qui rendent l'oeuvre regardable.
Regardable mais pas non plus géniale, loin de là même, l'aspect gore n'apporte pas grand chose au film, on a même l'impression que c'est parfois très inutile, et c'est surtout les combats qui valent le détour, ainsi que la façon dont Tsui Hark gère ce patchwork. Il fait preuve d'une certaine inventivité dans sa mise en scène, sachant sublimer les séquences d'action et montrant déjà un certain savoir-faire pour ne pas tomber dans la lourdeur malgré les excès.
Pourtant, le côté foutraque a parfois du bon et s'il ne juge pas nécessaire de s'intéresser à quelconques potentielles critiques sociétales, on peut par moment apprécier jusqu'où tout ce délire va, à l'image de l'intrusion du travesti. L'ambiance hystérique alterne le bon (la nervosité de certaines chorégraphies) et le moins bon (ça crie tout le temps, l'humour est gras), alors que les comédiens semblent se donner vraiment à fond (un peu trop mais on est plus à ça près!) et c'est tout à leur honneur.
Une oeuvre un peu déconcertante tant elle est chaotique, excessive et se voit comme un joyeux bordel, mais Tsui Hark arrive à retenir l'intention du spectateur, notamment par ses mises en scènes des chorégraphies, ainsi qu'un certain savoir-faire dans ce genre.