Si le récit est, à première vue, juste et touchant, la mise en scène et les placements de caméra ne cessent de créer une certaine distance avec les personnages. Il ne faut pas s'attendre à des gros plans, ni à des inserts : on ne nous livre pas grand chose d'intime. Et c'est dommage, car cette distance créée par la caméra ne permet pas de vraiment partager l'émotion de la protagoniste. C'est d'autant plus dommage qu'elle ne manque pas d'émotion en elle : entre sa recherche d'une figure paternelle, sa relation amoureuse qui s'effrite, sa relation avec sa mère, sa complicité avec monsieur Park, ou encore son rapport à la nourriture. Mais si tout cela est expliqué, rien ne nous permet de partager la souffrance interne du personnage. On se contente de nous dire que cette souffrance est là. Aussi, la fin du film semble un peu sans impact. Oui, elle a avancé, mais la mise en scène, très élémentaires, ne souligne rien. En résulte un film sans réelle empathie qui essaie de nous parler d'émotions intenses, mais forcément, ça ne fonctionne pas vraiment.
Somme toute, je n'ai pas non plus passé un mauvais moment devant cet Hiver à Sokcho. La mise en scène est peut-être pauvre en émotion, mais elle sait faire avancer son récit et valoriser ses acteurs qui sont très bons. Et le récit lui-même est intéressant, plein d'enjeux que l'ont veut voir évoluer et résoudre. Mais au final, je note le titre pour lire le livre, en espérant que le style de l'autrice sera plus intéressant que celui du réalisateur.