Une parenthèse légère et poétique au cœur de l’hiver coréen. Ce film ne s’offre pas aisément à son spectateur, mais peu à peu, son rythme s’impose et nous enveloppe, tandis que la délicatesse de ses interludes en bulles dessinées nous emporte, légers comme des plumes au gré du vent.
Un auteur français de bande dessinée, en quête d’une inspiration rédemptrice, s’expatrie le temps d’un hiver dans un port coréen déserté. Il loge dans une modeste pension tenue par un propriétaire vieillissant, épaulé par une jeune fille qui perçoit en cet homme la figure paternelle qu’elle n’a jamais connue. Entre ces deux solitudes naît un lien fragile, mais c’est surtout autour de la jeune femme, personnage central d’une mélancolie empreinte d’exclusion, que se déploie le récit. On suit son cheminement, marqué par sa volonté de ne pas céder aux traditions coréennes, dans lesquelles elle ne trouve ni salut ni avenir.
Le spectateur devra faire preuve de patience, se laisser porter par l’interprétation tout en finesse de la comédienne et par celle, austère et quasi mutique de Roschdy Zem. Au cœur de la saison froide, ce film parvient à réchauffer les âmes.