Pour reprendre une formule de Godard à propos d'un autre film, "ho!" n'est pas un mauvais film, c'est un film raté. Le polar de Robert Enrico, d'après un roman de José Giovanni, est plein de bonnes intentions mais il se montre trop fidèle aux clichés du genre.
L'histoire de François Holin, dit péjorativement Ho, s'appuie sur le mythe courant du gangster et sur des péripéties policières sans grand relief. Pourtant, le portrait de ce petit porte-flingue du gang des braqueurs de banques du dénommé Canter ne manque pas d'éléments intéressants. Ho est un type orgueilleux, pressé de se faire un nom dans la pègre. Un objectif qu'il croit, jusqu'à à la mégalomanie, avoir atteint
en s'évadant de la Santé.
Prétention illusoire.
Le personnage qu'interprète Belmondo méritait cependant une approche psychologique plus profonde. De sorte que Ho reste, en l'état, une figure pas complètement aboutie. Dans le même esprit, le long épisode dans la prison introduit une cadre réaliste, et toujours singulier, à une action et à des protagonistes qui le sont beaucoup moins.
Enfin, l'idée de tourner certaines séquences spectaculaires au coeur de la foule, dans la rue, est une idée intéressante mais un peu vaine au sens où cette façon de vérité cinématographique ne s'accorde pas à l'ensemble. Belmondo n'est déjà plus ici le Belmondo de la Nouvelle vague mais celui de ses futurs polars, bêtes et musclés pour certains d'entre eux.