L'artiste aux 120 noms
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le 7 avr. 2023
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Quelle déception !
C'est peu dire que j'attendais de pouvoir découvrir ce film avec une certaine fébrilité, hélas si l'ensemble peut difficilement être qualifié de raté, l'impression d'un gâchis fondé sur une œuvre qui parait inachevée ou n'ayant pas réussi à choisir son point de vue ou son axe de narration, laisse un goût amer.
Dans un premier temps, le film se propose de nous introduire cet iconique peintre japonais, comme un artiste maudit, un artiste qui à l'image de grands noms de la peinture européenne, tels Van Gogh semble trop en avance sur son temps, dont l'art devient subversif et donc passionnant en raison des réactions d'oppositions qui lui sont soumises. Me voici donc emballé par l'idée, mais à peine le sujet est-il survolé qu'intervient une ellipse qui nous projette à une autre phase dans la vie artistique d'Hokusai.
Donc le film veut plutôt nous présenter l'époque de gloire et de reconnaissance tant critiques, tant de ses pairs que du public, parfait allons y, mes connaissances à son sujet sont réduites et découvrir quelles ont été les apports de ce peintre culte tant dans la culture japonaise que mondiale m'intéresse, las rien, de vagues suggestions sensées nous faire comprendre par exemple que son style inaugure avec un ou deux siècles d'avance ce qui conduira à l'art du manga, mais à moins de déjà connaître ce point important, la seule façon de comprendre ceci c'est de regarder les bonus du DVD, dommage car si effectivement un adage du cinéma prétend dire qu'il faut montrer à l'image d'avantage que d'expliquer, il faut néanmoins un peu plus qu'une séquence courte de trois plans expédiés le montrant tracer quelques traits, pour nous le dire, à moins évidemment d'être un expert de cet artiste. Nouvelle ellipse, pour nous emmener à la fin de vie de l'artiste. Donc, non, ce n'est pas non plus sous cet aspect qu'on veut nous raconter Hokusai.
Il reste donc un tiers, déjà l'agacement pointe mais attendons, peut-être qu'au final l'intérêt résidera dans les questionnements induits par la notoriété, l'âge, l'héritage qu'il va laisser, son rapport à l'art ou pourquoi pas les difficultés qu'il aura à continuer sa peinture en dépit des handicaps liés à l'âge qui surviennent ? Attention spoiler : pas du tout, le tout est expédié à un point tel que même la scène de son décès ne parvient même pas à émouvoir tant le film a pris un soin particulier à ne jamais nous faire rentrer en empathie avec son personnage, dont on ne peut imaginer qu'il n'ait pas eu plus d'impact sur son époque et sur l'art en général.
Cette absence flagrante de choix rend les performances des acteurs anecdotiques et si le réalisateur a pris un soin particulier à construire des cadres, des images, de travailler une photographie que l'on peut difficilement prendre en défaut sur le plan plastique, rendant l'expérience au moins belle à nos rétines, un détour par les bonus, vient contrecarrer l'ensemble car si l'on se réfère au contexte historique de l'époque à laquelle se déroule l'histoire, mais aussi en regards de l'ensemble de l'œuvre de l'artiste, on comprend que ces choix artistiques sont totalement inadaptés et constituent donc une erreur factuelle, un peu comme si un film voulant traiter du mouvement fauve choisissait une photographie désaturée, un non sens total qui interroge sur la compréhension de son sujet de la part du réalisateur.
A la décharge du film, je me suis laissé dire que la version qui est arrivée sous nos latitudes aurait été charcutée au montage d'une bonne demi-heure. Peut-être nous a t'on enlevé les parties les plus signifiantes et intéressantes mais en l'état le film manque cruellement d'un axe de narration ou d'un choix éditorial fort.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma collection personnelle par ordre chronologique, Les meilleurs films de 2020 et MON ANNEE 2023 EN CINEMA, FILMS VUS POUR LA PREMIERE FOIS CETTE ANNEE.
Créée
le 19 sept. 2023
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