L’ancien lieutenant-colonel Norman Hyde (Jack Hawkins) réunit sept autres anciens militaires (Richard Attenborough, Roger Livesey, Bryan Forbes, Kieron Moore, Nigel Patrick, Terence Alexander et Norman Bird) se trouvant dans de mauvaises passes financières, afin de monter un braquage de banque qui puisse s’appuyer sur des hommes de confiance et de discipline.
Avec Ronald Neame (Un Hold-up extraordinaire, Scrooge) ou Peter Glenville (L’Emprisonné, Les Comédiens), Basil Dearden (respectivement réalisateur et co-réalisateur des géniaux Assassinats en tous genres et Au cœur de la nuit) fait sans nul doute partie de la fine fleur du cinéma britannique malheureusement tombée dans l’oubli aujourd’hui (en tous cas, chez nous). Sort profondément injuste, car si leurs films ne s’avèrent pas tous des chefs-d’œuvre, chacun d’entre eux constitue une belle pépite que l’on découvre avec plaisir et avidité. C’est encore une fois le cas avec Hold-up à Londres, qui, s’il ne brillera pas par son originalité aux yeux du spectateur moderne, témoigne d’une belle efficacité.
Film de casse très classique, qui appartient à la première vague d’un genre désormais traditionnel, Hold-up à Londres convainc pourtant par la force de son casting, britannique donc sans aucune erreur. Si le scénario aurait pu chercher à exploiter davantage les spécificités de chacun de ses personnages, certains d’entre eux apparaissant assez interchangeables, il nous offre en tous cas des scènes mémorables, caractéristique de la "Dearden touch", telle cette hilarante scène d’infiltration d’une caserne militaire sous couverture d’inspection alimentaire pour récupérer des armes, ou, bien évidemment, l’haletante scène centrale du casse. Mais le plus fort du scénario repose sans nul doute dans son quart d’heure final, plus atypique (d’autant que l’on ne sait pas si nos bandits en herbe s’en sortiront ou non, ce qui renforce le stress), qui allie avec un brio rare l’humour et la tension.
C’est sans nul doute cet excellent final qui permet à ce film léger et prenant de tirer pleinement son épingle du jeu en achevant de convaincre que les Britanniques sont décidément les meilleurs dans le difficile exercice du mélange des genres.