Drame horrifique balayé par les vents, le sable et l'isolement. Rien d'original ni de foncièrement effrayant mais l'histoire d'une mère rongée par sa paranoïa qui a fini par me toucher, faire vibrer une petite corde sensible. Je ne sais pas si c'était bien le but et, si ce film échoue peut-être à assouvir ses ambitions, je ne peux tout à fait me résoudre à le considérer comme raté.
Nous sommes dans les années 30, dans une ferme de l'Oklahoma loin de tout - le décor fera furieusement penser à "The Wind" d'Emma Tammi, 2018 -. Une mère et ses filles font face à la perte du père (on évitera les jeux de mots rebattus avec "repères"). Évidemment, le danger ne tardera pas à rôder et Margaret (la mère, donc) à s'avancer vers une autre vérité, la sienne.
Les tempêtes de poussière à répétition marquent l'environnement dans lequel évolue cette famille endeuillée et devraient constituer un élément anxiogène de choix pour renforcer l'ambiance hostile que nous attendons. Ce n'est pas spécialement le cas, pas plus que l'introduction d'un mystérieux guérisseur censé finir de perturber l'équilibre déjà précaire de la maisonnée. Tout cela avant les cris, avant le sang ; finalement rien de si perturbant. Non, l'essentiel est ailleurs, dans l'évolution d'une dérive, dans l'œuvre des démons de l'esprit, à l'approche de cette frontière de plus en plus trouble qui laisse entrevoir la possibilité d'un autre côté.
J'ai cru comprendre que "Les Autres" d'Amenábar avait servi de modèle. On en est quand même loin et j'avoue que ça ne m'a pas vraiment effleuré... Si ce film échoue peut-être à assouvir ses ambitions, je ne peux tout à fait me résoudre à le considérer comme raté.