Après la réalisation de Starship Trooper, Verhoven revient, avec Hollow Man, au genre du thriller sans quitter celui de la science fiction.
Hollow Man explore le thème de l’invisibilité. Quelle perspective cela ouvre-t-il ? Quand l’inventeur du procédé est mégalomane, frustré et qu’il est un génie, la découverte peut devenir très dangereuse.
Sebastian est un scientifique qui travaille pour les services secrets sur l’invisibilité. Après des tests sur des animaux, il réussit à mettre au point la formule et décide de la tester sur lui sans prévenir qui que ce soit sinon son équipe constituée, entre autres, de Linda son ancienne petite amie et de Matthew qui entretient, sans qu’il le sache, une relation amoureuse avec Linda.
Après le temps de l’expérimentation, vient pour Sebastian le temps de s’affranchir de toute morale et de toute contrainte sociale. Tout lui est possible puisque personne ne le voit ! Si Sebastian est invisible, c’est bien lui qui est le plus présent dans le film ! Il est omniprésent car potentiellement présent partout. Au début ses collègues ressentent un malaise, ils ne savent pas où il est, s’il les voit, ce qu’il fait. Au sentiment de malaise des collègues, répond le sentiment de toute puissance de Sebastian qui pense pouvoir tout faire. De quoi achever de détraquer un cerveau déjà dérangé ! Quand s’ajoute pour lui la découverte que Linda et Matthew ont une relation, il disjoncte complètement. Sebastian n’a plus qu’un objectif, garder cette nouvelle condition qui lui apporte l’illusion de toute puissance, se venger de Linda et Matthew, et se débarrasser de son équipe pour qu’elle ne puisse révéler ce qui se passe. Quand l’équipe comprend que Sebastian franchit les lignes rouges et qu’il devient carrément dangereux, ils font bloc pour lui résister. Le film vire alors au cauchemar et bascule dans l’horreur.
Le travail pour rendre l’effet de l’invisibilité est excellent. Quel défi de rendre visible ce qui est invisible ! Hollow Man le relève de différentes manières : les draps ou la chemise qui prennent la forme du corps, le fauteuil qui reprend sa forme naturelle quand Sebastian se lève, le masque qu’il porte avec les orbites vides, ou bien l’eau qui ruisselle sur son corps ou la fumée qui l’enveloppe le rendant ainsi momentanément visible.
Je trouve que les effets spéciaux sont très réussis, l’amour de Verhoeven pour le naturalisme n’aura jamais été plus évident qu’ici ! L’intrigue est bien menée et les acteurs convaincants.