Un Shaw Brother catégorie wu xia pian à effets spéciaux complètement taré qui démarre en trombe dès son introduction, avec l'irruption de 10 maitres de kung-fu bigarrés qui défoncent un couple pour leur arracher le secret de la technique du feu sacré, sans se soucier des 2 bébés accrochés à leur dos. Le débaroulage d'un justicier maitrisant le rire spectral (spectacle démentiel de spasmes zygomatiques qui éclatent ses adversaires) permet de sauver les mômes et d'assurer la vengeance dans 18 ans. Le rythme est survolté voire frénétique, ça se tabasse en cabriolant dans tous les sens, les acteurs tourbillonnent sur eux-même à en tapisser le décor de vomi, les techniques délirantes s'enchainent (ma préférée étant l’annihilation généalogique totale !) et le film s'autorise même un peu d'humour.
Bon, en vrai, le réalisateur Tony Liu s'octroie bien quelques accalmies, histoire de poser un peu ses enjeux, mais c'est pour mieux repartir ensuite à l'assaut de toutes ses idées les plus dingos : la baston contre des idéogrammes agressifs ou l'assaut des suceurs de sang qui vénèrent un cadavre millénaire (qui s'avère être anglophone !). Certains personnages demeurent mystérieux (le garçon aux serpents, qui est incarné sans explication par une femme), l'esthétique est typique de la Shaw Brothers (décors de studio, photographie scintillante) et on en sort éreinté mais comblé.