Holy Motors, ou comment parler du cinéma (ou de soi) sans se montrer.
Soyez prêts à subir une foule d'information, ayez tous vos référents culturels en éveil car ce film vous parle de sa condition, de son histoire, de quelles manières il peut être décliné. Et surtout, il se concentre sur un propos magnifique de la condition d'acteur. S'habiller des autres, d'êtres de papier, errer de rôle en rôle, ébaucher des relations, croire à quelque chose quelques instants et puis sortir de ce "soi" qu'on s'est construit.
Il faudrait que je le revois encore et encore pour bien cerner les petits clin d’œil, les détails qui font que le cinéma prend corps dans cette oeuvre (la lanterne magique à la fenêtre de la famille gorille qui rend hommage aux origines ; les références bibliques dans les postures de sa "fille"...).
Ce qui est le plus plaisant en sortant de la salle et les jours qui suivent, maintenant en écrivant mon ressenti, c'est l'impression de peut-être se tromper, ou passer à coté de l'essentiel. Creusons encore...