Rendez-vous avec l’étrange !
Holy Motors n’est pas un film compliqué (ne fuyez pas !), Holy Motors est avant tout un film intimiste. La complexité ne vient pas forcément de la forme du film, elle est surtout due aux pensées marginales que son réalisateur y insuffle. C’est principalement la raison pour laquelle je ne l’ai pas particulièrement apprécié.
Holy Motors ne se regarde pas, du moins il se regarde mais ne se comprend pas. Il se vit. Et je dois avouer, que pour ma part, cette tranche de vie a été difficile à vivre. Non pas que le film soit un calvaire, loin de moi l’idée de cracher sur la construction ou même sur les idées présentes dans celui-ci, mais pour une raison inconnue, j’étais perdu. Et attention, je ne me suis pas égaré vers la fin on ne peut plus énigmatique. Non. J’ai commencé à patauger peu après l’enlèvement d’Eva Mendes par un lutin, ou par une mendiante, ou par un père de famille, Oh et puis merde ! Par Mr. Oscar.
La plupart d’entre vous attendent de moi que dans les lignes qui vont suivre, je mette en avant les éléments classiques que l’on avance pour dire que l’on n’a pas aimé un film, aussi étrange soit-il.
Et bien non.
Leos Carax permet aux gens, qui comme moi décroche devant cet enchaînement de bizarreries, de se raccrocher à sa réalisation sans faille, de nous laisser nous faire bercer par la sublime bande son ou par un jeu d’acteurs convainquant.
De plus, le film ne souffre pas d’une réalisation désordonnée, il n’y a certes, pas de réel acte 1, cependant on nous communique dès le début comment Holy Motors va être construit, 9 rendez-vous, plus ou moins étranges, que Mr. Oscar devra effectuer, car, cela semble être son travail. Chose à souligner, le film possède également un entracte contenant une scène assez amusante, probablement ma préféré.
En tout cas, ce qui est sur dans tout ce bordel, c’est que le film n’est pas bête, et qu’il n’est en aucun cas prétentieux. Il ne prétend absolument pas être autre chose que ce qu’il est.
Mais qu’est-ce qu’il est alors ?
Et bien, pour moi il s’agit d’une description de la vie, certes montrée de manière complexe, mais dans le simple but de décrire quelque chose de simple à travers les yeux de Carax.
Une description de la vie sur Terre donc, c’est ce qui me paraît le plus plausible, l’amour, la peur, la perte d’un être cher (par conséquent la tristesse). Des thèmes abordés mais difficiles à déceler.
Holy Motors (signifiant moteurs sacrés) n’est peut être qu’une usine de limousines en apparence, mais je pense, que l’on peut y voir une sorte de haut commandement, presque divin, qui envoie ses larbins sur Terre afin de choisir les personnes les plus aptes à faire le job. Job qui consiste peut-être à suivre les instructions données par les supérieurs hiérarchiques, dans le seul but, de maintenir l’équilibre, et de faire en sorte que la vie suive son cours.
Vous me sentez peut être un peu trop inspiré pour un film que je n’ai pas aimé.
Et bien, pour répondre, je l’ai trouvé très recherché, très bien fait. Mais je trouve son propos parfaitement inutile (du moins celui que j’y vois) et beaucoup trop complexe dans ses images pour décrire quelque chose d’aussi simpliste et anodin.