Il s'agit d'un western ambitieux puisque pour la première fois, le héros du film est un Indien, enfin pas tout à fait, c'est un semi-Indien surnommé "Hombre" par les Apaches car élevé chez eux, mais en réalité il s'appelle John Russell ; d'ailleurs pour bien identifier son héros, Paul Newman porte au début du film une perruque Apache qu'il va ensuite "couper". C'est l'occasion pour Martin Ritt d'aborder un sujet brûlant (comme dans la plupart de ses films) en dénonçant le racisme et les bassesses provoquées par la cupidité. Soutenu dans ses idées par sa star dès le début de sa carrière, la complicité sera bonne puisque Newman jouera dans 5 de ses films dont les Feux de l'été, L'Outrage et surtout le Plus sauvage d'entre tous qui est le plus connu.
Le film répertorie plusieurs des situations caractéristiques du western, à travers le périple d'une diligence qui en fait une sorte de fausse Chevauchée fantastique, mais les péripéties sont tout autres, c'est avant tout un western psychologique qui se veut antiraciste, sans le lyrisme et la tendresse dont faisait preuve John Ford, on est en 1966 et les temps ont changé, le western a évolué, ici les chevauchées spectaculaires et le suspense cèdent la place à la psychologie des personnages, à leur évolution, leurs rapports, leur vraie nature qui est révélée par cette expédition, et renforcée par des acteurs remarquables, de la star Newman à Richard Boone, Cameron Mitchell, Diane Cilento, Barbara Rush, Martin Balsam ou Fredric March. Ils arrivent à faire oublier par moments une certaine pesanteur et un petit manque de rythme. Mais l'aventure est quand même là avec une certaine dose d'action au sein de magnifiques paysages d'Arizona et de désert du Nevada.