En voulant rendre hommage aux hommes et à leur détresse, Audrey Dana réalise un film ni fait ni à faire. Dana a tellement bâclé son scénario, sa mise en scène qu’on ne rit jamais et qu’on ressort consterné.
Sept hommes, de 17 à 70 ans, que tout oppose, sinon d’être au bord de la crise de nerfs, se retrouvent embarqués dans une thérapie de groupe en pleine nature sauvage. Ce stage mystérieux, exclusivement réservé aux hommes, est censé faire des miracles. Première surprise à leur arrivée : le coach est une femme ! Imprévisible et déroutante, elle va tout faire pour les aider à aller mieux.
Question écriture, Audrey Dana n’a pas d’idées. Les scènes qui s’enchaînent sont sans intérêt, aucun. Elle ne sait ni écrire des scènes d’euphorie, de détresse, d’amitié masculine. La plupart des scènes sont ridicules, comme la scène dans la sorte de spa ou celle au cours de laquelle les sept hommes mangent par inadvertance des champignons hallucinogènes. Ce qui me fait penser qu’elle ne sait pas écrire non plus les scènes de trip. Fallait-il montrer Pascal Demolon à poil ? Au fond, elle voudrait montrer des hommes qui ne savent plus comment faire, d’un point de vue sentimental et émotionnel. Elle fait en quelque sorte le pendant masculin de son premier film ‘Sous la jupe des filles’. Ce dernier était loin d’être un chef d’œuvre mais au moins, contrairement à ce film il était drôle.
Ce qu’il aurait fallu, pour que la comédie soit bonne, c’est que les personnages soient bien dessinés. Ici, ce ne sont que des archétypes. Il y a le veuf inconsolable, l’ado mal dans sa peau, le golden boy ruiné, l’homme plaqué, la chamane bobo. Avec des personnages aussi grossièrement taillés, il n’est pas étonnant que l’on reste totalement extérieur à l’histoire. Il est surtout navrant que d’aussi bons acteurs tels que Laurent Stocker ou Marina Hands de la Comédie Française aillent cachetonner dans cette comédie ratée.
‘Hommes au bord de la crise de nerf’ est donc un four total. Le scénario, l’écriture sont sans aucun intérêt. La mise en scène est invisible pour ne pas dire absente. Audrey Dana devrait abandonner la réalisation pour se consacrer exclusivement à son métier d’actrice.