Je cite souvent la durée des films dans mes critiques, celle de ce western très classique mais efficace ne fera pas exception : "Hondo" fait 1 h 23 à peine.
Donc pas vraiment le temps de complexifier les relations entre les personnages ni même de les construire totalement.
"Hondo" va donc assez vite : une relation amoureuse, un meurtre, un combat soldat-indiens.
Et le casting est donc très réduit et centré finalement et surtout sur la relation entre John Wayne et Geraldine Page.
Leurs scènes ensemble sont mes préférées et les plus intéressantes : les dialogues sont inspirés, Wayne est gouailleur, droit dans ses bottes, sait bien tirer, à des valeurs, il est séducteur, on l'aime comme ça. Face à lui, Geraldine Page, 29 ans, incarne une épouse et mère de famille ayant du caractère, l'actrice venant du théâtre joue subtilement et intensément un personnage qui pourrait être très caricatural. Son physique un peu atypique, avec ses yeux noirs, ses joues généreuses et une dentition imparfaite, change des beautés frappantes habituellement montrées dans les westerns - comme dans tout type de film. Un couple de fiction (puisqu'à un moment Hondo fait croire qu'il est le mari d'Angie) dans une fiction. C'est bien méta et c'en est amusant.
Les scènes avec les Indiens sont assez lourdes (lorsque le chef scarifie le doigt de l'enfant...), assez clichés et le respect que leur montre Hondo est finalement assez hypocrite au final.
Côté mis en scène, le méconnu John Farrow signe une mise en scène parfois inspirée, avec des angles originaux (projectiles envoyés face caméra), les scènes de combat sont parfois filmées de manière subjective.
"Hondo" n'est pas un grand western : tout à l'air d'un déjà vu mais sa courte durée, le couple John Wayne-Géraldine Page, un Ward Bond truculent, on aurait tort de se priver de cette découverte.