Je l'avais découvert quand j'étais petit et je l'avais toujours considéré comme la suite du Disney de 1953, ce qui m'entraînait quelques incohérences. Avec le temps, j'ai fini par accepter que c'était une autre version de Peter Pan faite par Steven Spielberg sans que ce soit une suite du film Disney. Maintenant, j'arrive à regarder ce long-métrage en tant que film unique qui se passe après la suite de Peter Pan, mais que vaux t-il réellement ? Et bien, c'est une excellente suite qui a été inventée par Spielberg et je suis très heureux de l'avoir revu.
Personnages: Peter Boarning (Robin Williams) est un avocat qui reste concentré sur ses affaires au lieu de s'occuper de sa famille, on est étonné que cet homme ait été Peter Pan, c'est un adulte tellement fermé et occupé à ses affaires. Il est l'opposé de ce qu'il était quand il vivait au pays imaginaire, heureusement qu'il retrouve sa partie au pays imaginaire, celle qu'il avait perdu. Son retour en enfance le rend beaucoup plus attachant qu'il ne l'était au début. Quand on apprend à connaître son histoire, on comprend pourquoi Peter n'était plus au pays imaginaire, c'est beau comme histoire. Clochette (Julia Roberts) est une fée qui souhaite aider Peter du mieux qu'elle peut et elle y arrive. En plus, c'est un très bon soutien pour Peter malgré la difficulté d'accepter le fait qu'il ait grandi et ne reviendra probablement jamais après cette aventure. De plus, elle reste la meilleure alliée que Peter ait jamais eu et elle est plus forte qu'elle en a l'air. Jack (Charlie Korsmo) est un jeune garçon qui souhaite avoir plus d'attention de la part de son père plutôt que de ne jamais le voir présent pour lui, on le comprend quand on se met à sa place. Moïra (Caroline Goodall) est une femme appréciable et une bonne mère qui prend soin de ses enfants et de sa famille avant tout le reste. De plus, elle a son rôle à jouer par rapport à Peter et à ses motivations. Maggie (Amber Scott) est une petite fille qui peut sembler inutile mais il fallait quelqu'un qui croit toujours en son père malgré les difficultés. De plus, contrairement à Jack, Peter était plus présent pour elle et elle ne se fait pas avoir par les pouvoirs du pays imaginaire donc, elle est plus utile qu'on ne le pense. Rufio (Dante Basco) est un sale gosse et le responsable des enfants perdus. Il se prend pour le nouveau Peter Pan alors qu'il ne sera jamais à son niveau et ne le dépassera jamais, malgré ses hauts airs.
Méchants: Le capitaine Crochet (Dustin Hoffman) est un pirate qui souhaite régler ses comptes avec Peter Pan, son plus grand ennemi qui a coupé sa main et l'a jeté au crocodile.. Sa raison peut sembler débile et enfantine mais nous sommes au pays imaginaire, une terre réservée aux enfants avec des aventures pour eux donc, ça passe. En plus, il lui en veut toujours pour le coup de la main, ça se comprend tout à fait à ce niveau là. Il adore attirer l'attention sur lui, tout en étant cruel et drôle à certains moments. Monsieur Mouche (Bob Hoskins) est le fidèle compagnon du capitaine Crochet qui sait l'aider lorsque c'est nécessaire.
Évolution: Quand on fait une suite ou une histoire qui se passe plusieurs années après la première, il faut apporter de nouveaux éléments et c'est ce qui se fait ici. Que ce soit avec les pirates qui ont posé le pied à terre et se sont construits une petite ville près du bateau ou les enfants perdus qui vivent en hauteur dans les arbres plutôt que dans un arbre creux. C'est grâce à ce genre de changement que l'on voit l'évolution qui a eu lieu dans cet univers. Et il y a des concubines pour les pirates, elles ne sont pas très belles mais ça montre un peu plus d'évolution, les pirates ont des besoins aussi après tout.
VF: Oui, certaines personnes vont m'en vouloir de le regarder en VF mais je fais ce que je veux et je regarde dans la langue que je souhaite. De toute façon la VF est excellente, surtout avec Richard Darbois en Capitaine Crochet et Céline Montsarrat sur Clochette. De toute façon, la VF est de très bonne qualité et elle vaut vraiment le visionnage dans cette version. De plus, Richard Darbois fait aussi la voix du pilote de l'avion de Peter, c'est ironique d'entendre la voix de son ennemi se méfier des turbulences du vol alors qu'il se moque de lui en capitaine Crochet.
Introduction: Le long-métrage démarre par Peter, sa femme et son fils qui regarde leur fille jouer une pièce sur Peter Pan. C'est une bonne idée de commencer comme ça, ça nous permet de voir les deux versions de Peter en opposition, la version enfant et la version adulte. De plus, ça nous donne envie de connaître nos personnages et de savoir comment Peter a fait pour passer d'enfant à cet adulte sérieux.
Musiques: Elles sont toutes d'une grande beauté. Non seulement ce sont d'excellents long-métrages mais en plus, elles collent parfaitement en fonction de la situation qui a lieu à l'écran. Sincèrement, on ne pouvait pas avoir de meilleures musiques que celles-ci pour ce long-métrage. Ma préférée reste celle du banquet avec Peter et les enfants perdus mais je ne saurais dire pourquoi.
Jeu d'acteur: Si on oublie les enfants, c'est du très bon travail de la part de tous les acteurs. Ils sont tous très investis dans leurs personnages, surtout Dustin Hoffman qui nous fait un très bon Capitaine Crochet avec son visage, c'est le personnage le mieux joué. Sinon Robin Williams a aussi une très belle performance et Julia Roberts joue très bien, surtout dans les moments émotifs.
Histoire: Peter a grandi et a beaucoup changé depuis qu'il est revenu dans le monde réel. Maintenant qu'il a réussi à se construire une nouvelle vie, Crochet est venu dans le monde réel pour capturer ses enfants. Peter doit revenir au pays imaginaire et se souvenir de son ancienne vie. C'est une histoire très intéressante à suivre, on a envie de connaître la suite.
Fin: C'est une très belle fin qui montre que le pays imaginaire n'est pas réservé qu'aux enfants et que tout le monde peut encore avoir son âme d'enfant en lui. Par contre, la dernière phrase «vivre va être une bien plus grande aventure» me rend triste quand je repense au fait que Robin Williams s'est suicidé....
Symbolisme: L’épée de Peter représente beaucoup de choses quand on réfléchit bien, pour Rufio, elle représente l'autorité et la responsabilité des autres enfants. Mais, avec Peter, c'est une réussite et, quand il la donne à nouveau, c'est un mérite et la responsabilité qui se transmet par cette épée.
Humour: L'humour est bien réussi dans la plupart des blagues, il y a de quoi rigoler dans la plupart d'entre elles, mêmes celles qui nous obligent à rigoler comme le coup de «l'avocat». Mais ça reste des bonnes blagues qui font sourire ou rire.
Dialogues: Ce sont des dialogues très philosophiques dans les scènes sérieuses et ils sont très bien écrits. Surtout la scène de Crochet qui est sur le point de se suicider, question dialogue c'est la mieux écrite de tout le long-métrage.
Références: Il y a pas mal de références au livre comme le «baiser de Wendy» par exemple ou le crocodile qui a changé de forme. Ce ne sont pas des références gratuites, elles ont leurs rôles à jouer dans le long-métrage, ça se voit bien.
Décors: Ils sont très beaux, quel que soit l'endroit que l'on voit du pays imaginaire. Ma préférence reste pour la ville des pirates mais uniquement parce que j'adore les pirates à la base, il y a de quoi plaire dans les deux camps.
Émotions: Il n'y en a pas beaucoup mais, quand elles arrivent, l'émotion fonctionne sans problème. Surtout lorsqu'un enfant veut vérifier qu'il s'agit bien de Peter, cette scène a le don de me faire frissonner encore aujourd'hui.
Entraînement: L'entraînement de Peter est sévère mais il est nécessaire pour le faire retrouver ses marques petit à petit. De plus, l'entraînement évolue bien au fur et à mesure avec les jeux et les exercices.
Casting: Un long-métrage avec Robin Williams, Dustin Hoffman et Julia Roberts. Ils ont déjà fait leurs preuves avant et après ce long-métrage, ça nous encourage encore plus à regarder ce long-métrage.
Pays imaginaire: Il est très beau pour les quelques endroits que l'on peut voir en détail et le paysage de tout le pays avec l'île. C'est de toute beauté pour 1992, il y a de quoi vouloir explorer le lieu.
Risque: C'était un gros risque de créer une histoire sur le futur de Peter Pan mais Spielberg a relevé le défi et il a réussi. Il faut saluer cet exploit, ça valait vraiment la peine de faire ce long-métrage.
Mise en scène: Elle est très bien gérée, le décor à nous raconter ce qu'il faut lorsqu'on nous raconte quelques chose et les plans sont très bien choisis pour nous faire comprendre ce qui se passe.
Lunes: J'ignore si le pays imaginaire agît vraiment ainsi dans le conte original mais, comment ça se fait qu'il y a trois lunes ? A moins que ce ne soient trois planètes que l'on voit d'aussi près, c'est difficile à dire. Après, c'est le monde imaginaire, ils peuvent se permettre de mettre trois lunes dans un monde imaginaire, n'empêche que ça fait bizarre.
Faux-raccords: On a quelques faux-raccords quand on fait attention à ce qui se passe dans le long-métrage. J'ai relevé Peter qui parle à son fils sans bouger les lèvres, le signal de Bouboule pour que Peter se lève ou la liane du piège des enfants perdu qui change de jambe entre deux plans.
Enfants: On voit que les enfants ont du mal à très bien jouer mais ils jouent un minimum et restent assez crédibles. Que ce soient Jack, Maggie ou les enfants perdus, il est difficile de faire jouer des enfants de cette âge là, c'est pardonnable.
!!! PARTIE SPOIL !!!
Venue: Je me pose une question sur la venue de Crochet, était t-il venu comme il est au pays imaginaire ou était-il un fantôme ? Vu la mise en scène quand il est venu chercher les enfants, je crois qu'il était arrivé en fantôme et les a emmener avec lui. Sinon, comment est-il arrivé dans le vrai monde ? Il ne semble pas savoir voler dans ce long-métrage, c'est un mystère mais ce n'est pas très dérangeant pour autant.
Chant: Certains vont probablement se plaindre du fait que Maggie ne sache pas trop bien chanter (je ne suis pas un juge musical alors je ne sais pas juger une voix) mais est-ce si important que ça ? Ce chant ne sert que pour montrer qu'elle continue de se souvenir de ses parents, ce n'est pas important de savoir si elle chante bien ou pas, même si ça peut déplaire à certains.
Mort: Crochet meurt en se faisant manger par le crocodile qui revient à la vie par sa faute, c'est une belle mort bien trouvée, surtout que ça va avec le fait qu'il se reposait sur ses lauriers et se vantait d'avoir transformé le crocodile en horloge. Quand on abuse de son pouvoir, on récolte ce qu'on a semé, c'est le cas avec Crochet et le crocodile.
Passé: On découvre l'histoire de Peter Pan dans ce long-métrage lorsqu'il se souvient enfin de son passé. C'est une histoire tellement triste, comment ses parents ont pu l'oublier ? C'est cruel. Sinon, la partie où il rencontre Moïra est belle, c'est juste triste pour Clochette qui a perdu l'amour de sa vie mais bon, cet amour était à sens unique.
Coffre à bobo: Certains pourront venir se plaindre de ce supplice comme quoi il est trop enfantin et débile mais nous sommes au pays imaginaire, un pays pour les enfants. Et puis, une piqûre de scorpion est très douloureux et mortelle donc c'est un supplice qui laisse ses marques même si les coups de fouet semblent plus cruelles.
Relais caméra: Quand Monsieur Mouche affûte le crochet, la caméra change pour passer de Peter à Crochet, c'est une bonne manière de passer la caméra d'un personnage à un autre. On s'intéressait à Peter, on va surtout s'intéresser à Crochet pour le découvrir pour la première fois.
Mojo: L'arbre creux dans lequel vivait Peter, Wendy, Jean et Michel me rappelle beaucoup l'arbre Mojo de «The Legend of Zelda: Ocarina of Time». Je pense que c'est une référence au jeu vidéo, surtout que Spielberg est un grand fan de jeux vidéos.
Au final, c'est un excellent film que j'ai eu l'occasion de voir. De plus, j'irai même jusqu'à dire qu'il s'agit de ma version préférée de Peter Pan. Sincèrement, les personnages sont géniaux, les musiques sont magnifiques et l'histoire est très bonne. Les faux-raccords et les trois lunes ne m'ont rien gâcher de ma séance et le jeu d'acteur des enfants se pardonnent vu leur âge, et ils se débrouillent un peu quand même. Je n'ai pas cherché à idéaliser le film, je l'ai critiqué avec un regard neutre, c'est une pure merveille qui s'adresse plus aux adultes qui ont grandi avec Peter pan qu'aux enfants mais les deux publics sauront trouver de quoi plaire.