Il faut oublier le collant vert et le bonnet pointu tel que Tonton Walt nous l'a dessiné, et remiser ses souvenirs d'enfance au placard, parce que le Peter Pan de Spielberg n'a pas du tout le même charme, c'est un yuppie de Wall Street qui en plus néglige sa progéniture. Bon encore ça, c'est pas grave, ce n'est qu'un prétexte, mais dans sa tentative de dépoussiérer un mythe disneyen, Steven se ramasse un peu en livrant une grosse machine hollywoodienne dépourvue de sincérité et de la magie qui faisait tout le charme de la version Disney. C'est un délire brouillon où Robin Williams finit par trouver ses marques (un peu tard), où le cabotinage des acteurs (un Dustin Hoffman grotesque en capitaine Crochet maniaco-dépressif à perruque Louis XIV), les décors d'île de carton-pâte (qui ont dû coûter bonbon quand même), et un message parental sur la famille bien niais ne suffisent pas pour emporter l'adhésion. Ces décors féeriques retouchés par ordinateur étaient les premiers essais officiels de la firme I.L.M. sur une production de cette ampleur, c'est à peu près tout ce que j'ai retenu de ce blockbuster où la magie ne prend pas et où le merveilleux n'est pas au rendez-vous.