Avec ce film, un véhicule pour le couple Tom Cruise-Nicole Kidman, Ron Howard a voulu signer son épopée, à l'image d'un William Wyler (qui avait un signé un film du même nom, en français, mais au sujet différent) ou de John Ford.
A l'arrivée, il convient de constater que Ron Howard est décidément quelqu'un de très sentimental, pour qui la fresque ne peut s'accompagner de l'amour.
Dans cette fuite de deux Irlandais que tout oppose vers le Nouveau Monde, c'est la naissance d'un amour qu'on ne pensait pas voir entre un homme et une femme très différents, mais unis par la volonté de réussir. D'ailleurs, si ils s'entendent comment chien et chat la grande majorité du film, il en résulte une grande curiosité des deux côtés.
Du côté de Nicole Kidman, c'est à travers la découverte du corps de l'homme, en l'occurrence Tom, qui, au début, se blesse, et reste gisant dans un lit, nu, avec un couvercle couvrant son appendice. Prise de curiosité, à savoir découvrir un homme de près, elle va soulever le couvercle, laissant voir sa stupéfaction à la vue du zizi, que nous ne voyons pas. Ce sera la même chose à la découverte des fesses de Tom, puis quand ce dernier va découvrir à travers un rideau le corps nu de Nicole, en train de se changer.
L'arrivée en Amérique ne se déroule pas sous les meilleurs auspices, avec Tom qui va entrer dans des combats clandestins pour gagner sa croûte, et Nicole qui va devenir couturière, mais dans l'idée, il y l'envie des deux de réussir ; alors qu'ils ne sont pas en couple, ils se font passer pour frère et sœur.
Le récit est certes très balisé, mais l'idée d'une fresque, se déroulant sur plusieurs années, me plait toujours autant. On peut certes critiquer le manque de flamme qui se dégage de la mise en scène, mais il y a une lumière absolument magnifique qui s'en dégage, une reconstitution de la fin du XIXe siècle très soignée, et une bande originale signée John Williams qui ajoute par moments ce manque d'ampleur.
Quant aux acteurs, si l'accent irlandais de Tom et Nicole (je les appelle par leur prénom, vous m'en excuserez) sonne parfois faux, je les trouve très attachants, car ils sont là à s'avouer leurs sentiments durant tout le film, alors que ça crève les yeux dès le départ qu'ils vont être ensemble.
Le méchant de l'histoire est incarné par Thomas Gibson, plus connu pour son rôle dans la série Esprits criminels, et pour qui ce sera son premier rôle au cinéma. C'est clairement le personnage sacrifié de l'histoire, au temps de présence réduit, et on comprend que si il aime Nicole, qui lui a été promise jadis, ses motivations restent au fond peu claires. De toutes façons, le couple Cruise/Kidman doit occuper 80 % de présence à l'écran.
Horizons lointains est film sans doute mineur pour du Ron Howard, mais si vous aimez les fresques et les beaux paysages, je ne vous conseille pas d'y passer à côté.