Horns est le nouveau film d'Alexandre Aja, réalisateur français exilé outre-atlantique car le cinéma français ne lui permettrait pas de faire les films qu'il souhaitait. C'est donc un réalisateur très intéressant de ce point de vue, qui nous montre à quel point le cinéma français est engoncé dans ses certitudes et passe à côté d'éventuelles pépites.
Je dis bien éventuelles car le fait qu'il est du s'exiler ne fait pas de lui un génie. Simplement n'est-il pas taillé pour la France : en effet son style assez grindhouse et gore est proche de Tarantino sur quelques aspects, mais davantage à mon sens de celui de Robert Rodriguez, avec qui il partage l'amour des séries B et Z, ainsi que celui du sang et de la cervelle qui giclent, et des organes apparents (et de la sauce tomate !).
Horns suscite donc légitimement la curiosité, mais également la crainte : car un film dont la promo déclame "par celui qui a fait Piranha 3D" n'est pas forcément gage de qualité.

Mais faisons les choses dans l'ordre et commençons par le synopsis : Igniatius "Ig" Perrish est accusé du meurtre de sa petite amie et unique amour de sa vie Merrin, et toute la ville le voit comme le tueur et un monstre. Un jour après s'être noyé dans l'alcool, il se réveille avec des cornes de diable sur le front. Des cornes qui lui confèrent certains pouvoirs, dont celui d'entendre les confessions les plus noires et les plus trash des gens, qui vont lui permettre de dénicher le vrai coupable et de prouver son innocence.

Verdict ? Disons que c'est diablement bon, comme ça on évacue le jeu de mot pourri d'entrée de jeu !
Non plus sérieusement, c'est sans conteste un bon film, à réserver malgré tout aux aficionados de ce style de film (moi-même je trouve que la fin va un peu loin, pour ne pas dire qu'elle "part complètement en vrille").
Cependant Aja prouve là qu'il a du talent, aussi bien dans la mise en scène (le renversement de caméra du début de film par exemple) que dans le choix de ses musiques : le thème principal, qui semble rôder en permanence dans l'atmosphère, mais également les titres non-originaux (comment ne pas applaudir - au moins intérieurement - en entendant les Pixies ou Depeche Mode ?).

Puissant parfois, drôle souvent, Horns nous livre avant tout ce que l'on attendait : un Daniel Radcliffe libéré, qui s'éclate dans les scènes les plus badass, qui peut enfin envoyer bouler Poudlard et dire des fuck sans risquer la censure.
Du reste, les autres acteurs sont justes : Juno Temple (qui semble être condamnée à ce que je la confonde à jamais avec Ellen Page) est fraîche et aurait méritée plus d'exposition (à mon sens).
Mais rien à redire donc au niveau du jeu.

Mes réserves iront donc seulement vers la fin du film, que je me garderais bien de spoiler ici.

Pour conclure il est évident qu'un tel film ne pourrait voir le jour chez nous compte-tenu de ce que produit d'habitude le cinéma hexagonal. Dommage, parce que n'en déplaisent à certains, ceci constitue aussi, du cinéma d'auteur.
Cyprien_Caddeo
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le 1 oct. 2014

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