Jean,modeste employé d'un grand hôtel de Biarritz,tombe amoureux d'Irène,une cliente de l'établissement.Mais la fille est une poule de luxe qui se fait entretenir par des hommes vieux et riches.Virée par son protecteur,elle part à Nice,à la recherche d'un autre pigeon à plumer.Mais Jean ne lâche pas l'affaire et l'y rejoint.Il finit par comprendre qu'il n'entre pas dans les plans de la belle et s'improvise alors gigolo.Irène le coache mais réalise peu à peu qu'elle l'aime aussi,ce qui complique leurs relations.Les films de Pierre Salvadori sont généralement surestimés,et celui-ci l'est particulièrement.Il en a coécrit le scénario avec Benoît Graffin,dont la carrière de réalisateur est aléatoire.L'objectif semble être de réanimer la screwball comedy,genre très populaire du ciné américain des années 40-50 constitué de comédies romantiques mouvementées et élégantes.Mais les auteurs ont oublié plusieurs choses.D'abord que ces romcoms à l'ancienne,si elles comptent des réussites,ont la plupart du temps donné de fort médiocres avatars.Et d'autre part que la discipline demande qu'on respecte certains ingrédients indispensables:du rythme,de l'humour,de l'émotion,et des personnages dotés de suffisamment d'épaisseur pour que le spectateur s'y attache.Or,il n'y a rien de tout ça dans "Hors de prix".Le film se traîne gentiment au fil de scènes mollement shootées,l'humour pataud proposé là ne fait jamais rire et l'artificialité des protagonistes dessinés à gros traits et des situations aussi invraisemblables que prévisibles gomment toute implication et toute identification du public,ainsi que finalement tout intérêt à leur histoire.Le canevas scénaristique avait au départ du potentiel,mais il aurait nécessité plus de rigueur,plus de densité et plus de cynisme que n'en contient cette pâle copie d'un cinéma révolu.On n'oublie pas au passage d'enfoncer quelques portes ouvertes,avec cette morale "inattendue":la prostitution c'est mal,l'amour c'est bien.Et puis on discerne en filigrane une trouble fascination pour le pognon et la supposée grande vie qu'il procure.Le populo est censé éprouver la même attirance que les personnages pour ce mode d'existence,et le pire est que c'est en général le cas,ce qui est tout-à-fait stupide.Quel intérêt,sauf à être un amoindri du bulbe tel que Séguéla, de se trimballer avec une montre à 300 000 euros au poignet alors que l'africain du marché t'en cède une pour dix balles et qu'elle donne la même heure?Gad Elmaleh,la star de Copy Comic,prouve qu'en sus d'être un faux humoriste il est un acteur en carton.Son non-jeu et sa tronche impassible de cocker en quête d'adoption ont vite fait de fatiguer,et il est totalement inenvisageable en gigolo vivant de ses charmes,à moins qu'il n'opère au sein d'un institut pour aveugles.Audrey Tautou est de son côté un peu juste physiquement pour jouer les putes de luxe,mais ça passe quand même grâce à sa pétillance et à ses jolies formes ultra-moulées dans des petites robes indécentes.Il y a de très bons seconds rôles plutôt sous-utilisés,comme Jacques Spiesser et Vernon Dobtcheff en sugar daddys,ou la trop trop belle Annelise Hesme qui vaut décidément mieux que la pauvre carrière télévisuelle qu'elle mène,notamment dans la série "Nina".