Hors-la-loi porte très mal son titre.
Parce que la première heure n'est qu'un patchwork historique décousu et mal fait, montrant avec bien trop de rapidités une situation politique délicate.
Parce qu'il faut attendre une heure pour commencer à voir les premières actions véritablement "hors-la-loi".
Parce qu'il faut attendre une heure et vingt minutes pour que le récit prenne une certaine ampleur (avant de s'estomper à nouveau).
Le scénario, simpliste s'il en est, avait de quoi promettre soit une jolie fresque historique sur un sujet trop méconnu et peu adapté au cinéma, soit un joli film de gangsters comme en manquent cruellement les français.
Or, le film ne parvient à être aucun des deux. Se dissipant dans de longues scène inutiles, il prend des longueurs infâmes qui le font s'étirer et s'étirer encore.
Rachid Bouchareb accentue le tout avec une mise en scène terriblement plate et un rythme toujours absent, ne faisant mouche à aucun moment, pas même dans les fusillades, rares moments d'action du film. Une sorte de vide sonore envahit peu à peu le film qui ne se fait plus que bavardage, ponctué ça et là de quelques scènes plus ou moins réussies (l'attaque au commissariat, les scènes d'ouverture, pas mal,...).
Si les comédiens sont convaincus, ils ne sont pas convaincants ; de part déjà un texte en français qui semble récité, comme collé par dessus (alors que les parties en "V.O." sont nettement plus pertinentes). Leurs personnages ne sont pas crédibles - des policiers qui frise le ridicule, sorte de grand méchant de films de super-héros -, ni plaisants, ni touchants, et l'ambiance globale, si elle parvient quelques trop rares fois à ressembler à un polar noir de ces années-là, n'est pas au niveau, la faute peut être à une musique, trop discrète et présente aux mauvais moments.
Ne reste que Jamel Debbouze, seul véritable surprise du film, à l'aise dans son rôle, qui se fait rapidement ange gardien du film, auquel on impose tous nos espoirs.
On déplore donc ce film qui ne parvient jamais à être à la hauteur de son sujet, mais on salue tout de même l'intention ternie par une absence critique d'enjeux et une platitude globale.