Comment faire du faux avec du vrai ? Un peu comme on s'étonne que quelqu'un choisisse d'acheter une plante artificielle, plutôt qu'une vraie qui respire avec de la terre et tout, on ne comprend pas comment David Lambert a pu pondre un film si faux avec de vrais ingrédients de la vraie vie.

Car au début tout est crédible, du moins sur le papier. Le mec qui est en couple avec une fille, mais qui préfère les garçons, qui rencontre un garçon qui préfère les garçons, et découvre l'amour, le vrai. Tout ça n'est pas bien original, mais on peut arriver à en faire quelque-chose de correct avec, par exemple, un peu de bon sens et de talent, deux qualités qui manquent cruellement à David Lambert.

Hors les murs possèdent cette spécificité rare d'être totalement raté. Mais alors, totalement. Même Guillaume Gouix n'est pas bon. Alors ne parlons-pas, ou plutôt si, parlons-en tout de suite afin d'en être débarrassé, parlons donc de Matila Malliarakis, qui a certainement ses bons côtés, mais ne possède ni charisme ni talent. Pire, il est littéralement insupportable. On ne comprend que la moitié de ce qu'il dit, et comme il n'est pas aidé par les dialogues tartes de Lambert, quand on le comprend, ce n'est pas mieux.

La première partie du film avance cahin-caha. C'est mauvais mais ça se tient encore. Et puis, sans doute pour dramatiser le truc, éprouver l'amour de ses deux héros, amour auquel on ne croit pas une seconde évidemment, Lambert en colle un en prison, et l'autre hors les murs (ben tiens). C'est terminé : le grotesque prend le dessus et nous accompagne jusqu'à la fin. De mal en pis, le film se déroule interminablement, surfant avec le ridicule le plus malaisant (oui, à force, on est mal à l'aise pour tout le monde). Entre une scène SM rappelant les vieilles soirées dominicales de M6, et des scènes de prison dignes des Feux de l'amour, Hors les murs dérive seul, se perd et se noie, sans que l'on ne puisse rien faire pour lui. Il faut avouer que rien n'est fait pour nous non plus. Vu le sujet et l'affiche, on pouvait espérer un peu d'érotisme, un brin d'excitation. Que nenni, pas une scène troublante, pas une de paire de fesse, rien.

Mal écrit, ma construit, mal joué, Hors les murs ne mérite aucune clémence.
pierreAfeu
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le 17 déc. 2012

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pierreAfeu

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