S'étant fait très rapidement voler la vedette à la fin des années 90 par une ribambelle de nouvelles carrures musclées et plus jeunes, Steven Seagal revient toutefois en ce début du millénaire dans ce qui sera à ce jour son dernier bon film. Pour preuve, le long-métrage débute immédiatement sous les chapeaux de roue et en seulement cinq minutes...
Seagal arrive à sauver le vice-président d'un enlèvement musclé sur un pont, dégomme une dizaine de bad guys, ne change jamais de chargeur, ne se fait jamais toucher et arrive à exploser un hélico avec quelques balles, le tout avec ses habituelles répliques-choc. Plus de doute, on est dans un Seagal de premier ordre, l'acteur incarnant pour la énième fois un flic aux méthodes peu orthodoxes rejeté de ses partenaires policiers et forcé de démanteler une organisation criminelle tout seul.
Également à l'affiche, les oubliés Isaiah Washington et Michael Jai White contre le rappeur DMX qui, malgré son jeu d'acteur digne d'un mauvais soap, persévère au cinéma après le ridicule Belly et sa quasi-figuration dans Roméo doit mourir d'Andrzej Bartkowiak, qui réalise par ailleurs ce nouveau film. Le metteur en scène est toujours adepte des coups de pieds renversés défiant la loi de la gravité, n'arrive toujours pas à proposer des cadrages corrects et nous assène d'un montage épileptique agrémenté de musique hip-hop.
Le scénario est quant à lui aussi intéressant qu'inégal, le film ne cessant jamais de dévoiler des coups de théâtre inattendus qui, à force, finissent pas lasser (untel est complice avec untel qui trompe son monde pour coincer untel, etc...). Pourtant, malgré ses airs de nanar des temps modernes, Hors Limites s'avère être un bon petit spectacle jamais ennuyeux sous ses nombreux clichés, heureusement sauvé par de très bonnes scènes d'action omniprésentes et un Steven Seagal encore capable de lever une jambe en l'air. À consommer un soir de blues histoire de décompresser.