Humanisme sans angélisme
Le mot lui-même, autisme, n'est presque jamais prononcé dans Hors normes, non pour nier cette "différence" mais plutôt pour éviter de coller une étiquette tellement réductrice et bien pratique...
le 23 oct. 2019
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Le mot lui-même, autisme, n'est presque jamais prononcé dans Hors normes, non pour nier cette "différence" mais plutôt pour éviter de coller une étiquette tellement réductrice et bien pratique. Toledano et Nakache, après la belle légèreté du Sens de la fête, sont en mission et ont un message à faire passer pour le moins complexe à délivrer dans le contexte d'un feel good movie comme les deux compères ont l'habitude d'en réaliser. Mais leur grande force, c'est de savoir équilibrer les sentiments : émotion, humour, mélancolie. Cela se caractérise par une écriture une fois de plus au cordeau, des dialogues ciselés et une interprétation de haut vol avec Kateb et Cassel remarquables, le deuxième notamment, dans le rôle le plus "calme" de sa carrière, sans oublier leurs camarades de jeu, loin d'être sacrifiés. Certains regretteront peut-être que les autistes soient parfois relégués au second plan mais le Hors normes n'est pas un documentaire mais bien une fiction réaliste sur les structures organisées ou non qui les accueillent. Leur famille, l'Administration et l'hôpital sont aussi bien présents et permettent de dresser finalement un tableau très complet d'une situation difficile et qui ne souffre pas ici de raccourcis. Film à thèse si l'on veut, donc, et pétri de bons sentiments (et alors ?) Hors normes a le mérite de valoriser l'humanisme sans tomber dans un quelconque angélisme. Il n'est pas si simple de concilier propos pertinent et clair et sens du spectacle cinématographique. C'est ce que réussissent avec brio le duo de réalisateurs dans ce qui est peut-être leur film le plus abouti.
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le 23 oct. 2019
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