Voilà un film bien curieux ! Ce qui semble être un portrait psychologique centré sur la paranoïa grandissante de son personnage principal se transforme en épisode de X-Files, sans qu'on s'y attende. Pourtant, Horse Girl pose des bases intéressantes ! Le personnage principal, déjà, campé par la chétive Alison Brie, est attachant et naïf, dénué de toute haine et ayant une complicité sans pareil avec son cheval. Il n'est pas du tout difficile de ressentir de l'empathie pour cette femme "hors-normes", solitaire, effacée, que tous les autres finissent par regarder de travers. Le film raconte son éveil vers sa singularité ou plus grossièrement sa virée dans la folie. Cela étant du à son incapacité à concilier monde intérieur et monde extérieur. La forme atypique et séduisante, aux couleurs pâles, est jalonnée d'indices et de bizarreries inexplicables, si bien qu'on se demande vraiment la tournure que va prendre l'histoire qui quitte progressivement son réalisme pour tendre à son extrême opposé. Au bout d'un moment, le film m'a perdu car il véhicule tellement d'émotions dans sa première partie (de la pitié à la compassion, de la tristesse à l'incompréhension) qu'on s'attend à plus cohérence dans son dénouement. Au lieu de ça, Horse Girl nous offre une fin digne d'une expérimentation Netflix où les genres et les styles se confondent pour une explosion de saveurs contradictoires ! C'est vraiment bête car, en restant fidèle à leur ligne de conduite "réaliste", le film aurait pu davantage questionner et approfondir les thèmes de l'hérédité et du rapport à la différence et à la démence. Cela dit, je retiens des scènes anodines marquantes et des dialogues efficaces, mais surtout une actrice méconnaissable à la présence sensible.