Encore un parasite
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Avant Harmonium et L'infirmière, Kôji Fukada réalisait en 2010 ce deuxième film, que les français peuvent, 11 ans plus tard, découvrir dans leurs salles. Il est amusant de prendre une filmographie à rebours, pour y remarquer ce qui, déjà, avant les succès, marquait la patte de son auteur.
Hospitalité, dont l'affiche semble vendre une comédie légère, est bien loin de cela, flirtant malicieusement avec le home invasion à la Mother! ou Funny Games, dans lesquels l'arrivée d'un parasite va bouleverser la vie d'un couple en apparence irréprochable et faire sauter les gonds d'une vitrine sur la famille (recomposée) exemplaire.
On est tour à tour amusé puis glacé par ce récit finement écrit, dans lequel Fukada s'amuse à aligner tous les éléments susceptibles de frustrer son spectateur : l'impassibilité silencieuse des victimes dont on ne demande qu'une réaction, qu'une simple réponse, l'intelligence manipulatrice du parasite, excellent Kanji Furutachi, l'accumulation de seconds rôles horripilants et observateurs.
Avec ce film, qui peine souvent à trouver un rythme et n'est évidemment pas exempt de maladresses, le cinéaste dénonce pourtant déjà le risque du tout sécuritaire, la politique de surveillance permanente du peuple japonais par lui-même, peuple qu'il s'amuse à débrider, et dans sa dernière partie, qu'il invite à lâcher prise pour enfin sortir de sa rigueur monolithique.
Par son final burlesque et finalement un peu déçu (ce plan final), Hospitalité, qui parle également frontalement de politique migratoire (rien que ça) est un film riche, dense, assez cynique et qui, malgré ses défauts incontournables, demeure une vraie curiosité à découvrir.
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Créée
le 8 juin 2021
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