Le brave Brian Presley, pétri de bonnes intentions --- je ne suis pas contre, loin s'en faut ---, voulait en fait lui aussi surfer sur la vague wokiste (l'ineptie pseudo-intellectuelle la plus nuisible depuis le maoïsme).
Au début --- et même pendant une bonne partie du film (90mn) ---, le message du réalisateur et sa façon de nous l'amener fonctionnent plutôt bien : la guerre, ses horreurs et ses victimes nous prennent, nous heurtent...
Et puis, dans la dernière demi-heure, tout s'emballe : Presley s'avère incapable de se contenir, de ne pas hurler sa déférence gluante pour la Bien-pensance.
On comprend alors que sa mise en scène de la souffrance n'était pas mue par quelque compassion profonde, mais par l'envie de se conformer et de se goinfrer sur le dos de l'enfance orpheline, des Noirs, des prostituées, des Amérindiens et des mongoliens...
La qualité du film, les trente dernières minutes, dégringole même si vite que j'ai cru cette tarte ravie de Presley capable de nous coller un Yannick Noah zoukant dans les neiges du Montana...