Le brave Brian Presley, pétri de bonnes intentions --- je ne suis pas contre, loin s'en faut ---, voulait en fait lui aussi surfer sur la vague wokiste (l'ineptie pseudo-intellectuelle la plus nuisible depuis le maoïsme).


Au début --- et même pendant une bonne partie du film (90mn) ---, le message du réalisateur et sa façon de nous l'amener fonctionnent plutôt bien : la guerre, ses horreurs et ses victimes nous prennent, nous heurtent...


Et puis, dans la dernière demi-heure, tout s'emballe : Presley s'avère incapable de se contenir, de ne pas hurler sa déférence gluante pour la Bien-pensance.


On comprend alors que sa mise en scène de la souffrance n'était pas mue par quelque compassion profonde, mais par l'envie de se conformer et de se goinfrer sur le dos de l'enfance orpheline, des Noirs, des prostituées, des Amérindiens et des mongoliens...


La qualité du film, les trente dernières minutes, dégringole même si vite que j'ai cru cette tarte ravie de Presley capable de nous coller un Yannick Noah zoukant dans les neiges du Montana...

Arnaud-Fioutieur
4

Créée

le 28 avr. 2022

Critique lue 94 fois

3 j'aime

Critique lue 94 fois

3

Du même critique

6 Underground
Arnaud-Fioutieur
2

Underground ... et bien profond

Après être parvenu à tenir pendant les vingt premières minutes d'une course poursuite à Florence --- allégorie involontaire de la laideur* investissant (et saccageant) la beauté ---, je me suis dit...

le 17 déc. 2019

32 j'aime

1

Candyman
Arnaud-Fioutieur
4

L'abeille et la bête

La pauvre Nia DaCosta a encore et toujours les abeilles... Que sa colère soit sincère ou pas, elle en oublie (presque) le cinéma, ici, à force de chevaucher la Propagande, de faire de la retape pour...

le 18 sept. 2021

29 j'aime

28

La Haine
Arnaud-Fioutieur
5

La journée de la ZUP

24 heures du quotidien de trois jeunes de banlieue, sous forme implicite de compte à rebours... Entre les personnes qui honnissent Kassovitz (et sont incapables de jauger La Haine autrement qu'à...

le 24 mars 2020

28 j'aime

24