C’est un fait, Hollywood ne fait plus rêver les jeunes filles… Ça peut se comprendre… Donc pour devenir une « Star » il reste comme options : la pop music, n’importe quel crétin pouvant désormais faire un tube sans savoir chanter grâce à cette merveille de technologie qu’est l’autotune. Mais rayon musique de merde c’est l’embouteillage, reste alors le porno… Le porno qui lui aussi a fait sa révolution numérique. Fini la passoire qu’on agitait vainement devant l’écran de canal+ histoire de décoder un poil de pubis, fini la vhs qu’on planquait sous une pile de séries B au vidéoclub parce qu’on avait pas l’âge légal… Maintenant tout est disponible gratuitement sur des plate-formes tenues par des multinationales dont les bénéfices terminent dans les paradis fiscaux. Tout est rangé, classé, soigneusement étiqueté par fantasmes, pour satisfaire au plus vite la misère sexuelle… Au bout de la chaîne, les travailleurs, mais surtout les travailleuses du sexe, c’est d’elles dont il est question dans ce documentaire… Ça se passe aux États-Unis, en Floride plus précisément, royaume du porno amateur, on suit une poignée de jeunes filles issues des classes populaires, elles ont des étoiles plein les yeux et rêvent d’échapper à leur ennuyeuse routine provinciale tout en touchant le pactole, la chanson est connue. Elles déchantent vite, leur carrière allant au pire d'un mois à un an pour les plus courageuses, avec des pratiques de plus en plus extrêmes et répugnantes à la clef. Le public se lasse vite, le marché réclamant toujours plus de chair fraîche, toujours plus de hardcore. Même si elles passent pour des filles un peu naïves, les portraits qui sont fait d’elles restent attachants, jamais condescendants. C’est à la fois la force et la faiblesse du film, jouer sur l’aspect sentimental sans vraiment approfondir le sujet. Le point de vue est très américain, pays à la fois décadent et puritain… Il semble toutefois qu’une série vienne compléter le propos du documentaire. En attendant pour ceux qui veulent une version plus « intellectuelle », plus approfondie du sujet, vous pouvez vous rabattre sur l’excellent documentaire d’Ovidie : « Pornocratie ».