Si vous espérez voir des images crues, circulez: ce n'est pas ici que ça passe. On se concentre plutôt sur les confessions de jeunes filles - entre 18 et 21 ans pour la plupart - tombées dans l'industrie du porno via des petites annonces, de leur ascension fulgurante sur Twitter jusqu'à la désillusion la plus totale... trois mois plus tard.
Au départ, remplies d'espoir, ces "midinettes" - comme les appelle leur "employeur" - se voient déjà devenir de grandes stars du porno à Los Angeles et considèrent cette expérience nouvelle comme un tremplin vers la gloire. Elles ont grandi sous l'ère d'Internet et de l'Image, elles veulent leur petite place au soleil, elles veulent qu'on les regarde, qu'on les aime. Peu à peu, après des premiers pas entre maladresse et nervosité, elles comprennent qu'elles, qui voulaient se faire un nom (ou un alias), ne sont que des tas de chair interchangeables à foison. Et, dans un éclair de lucidité, l'une d'elles constate: "Du moment que tu as des seins, des fesses et un vagin, tu fais l'affaire...".
Alors, pourquoi s'infliger ça? Des tournages violents, douloureux, dégradants souvent. Une seule raison, un argument imbattable: money, money ! Évidemment, gagner 800$ en une heure, ça fait rêver! Pourquoi aller se fatiguer à bosser comme serveuse dans un restaurant à 8,5$ de l'heure ou pire... se lancer dans des études alors qu'on peut se faire de l'argent aussi facilement? Les "midinettes" rejettent en bloc la vie formatée de leurs parents et ne suivraient leur exemple pour rien au monde. Sauf qu'au bout de 4 mois et après avoir gagné 25 000$, il ne leur reste presque plus rien, et encore moins de la dignité.
Si l'on peut ressentir de la pitié voire parfois un peu de mépris pour ces ados naïves, le reportage nous permet aussi de relativiser: elles ne sont finalement que des rêveuses qui ont (méchamment) déchanté.