Dennis Hopper passe derrière la caméra et rend un hommage au polar des années 50 dans un revival moderniste au climat étouffant, où les passions sont poussées à l'extrême en révélant des appétits insoupçonnés. On a un escroc-voleur à la gueule d'ange embringué dans un engrenage torride et vénéneux, coincé entre 2 femmes, dont l'une est une nymphomane blonde qui a une furieuse envie de faire disparaître un mari avec lequel elle n'est pas du tout assortie, et l'autre une superbe brune de 19 ans victime d'un maître-chanteur et qui ne demande qu'à s'éveiller aux joies du sexe. Des éléments familiers du polar noir de la grande époque revisités par la caméra de Dennis Hopper qui caresse ses acteurs de façon brûlante et offre des plans étudiés pour faire monter une certaine tension.
Ce qui importe ici, ce n'est pas comment va finir l'intrigue, mais plutôt l'ambiance fiévreuse installée par le réalisateur qui joue savamment entre le cynisme des personnages, la brutalité des sentiments et l'érotisme sulfureux que ça implique ; d'ailleurs en matière d'érotisme, on ne peut oublier un plan sur la fabuleuse poitrine de Jennifer Connelly, tandis que Virginia Madsen qui ne cesse de vamper Don Johnson, donne à fond dans la provoc. Là-dessus, l'action se déroule lors d'un été très chaud dans un patelin de bouseux du Texas. On ne peut s'empêcher de penser au célèbre Facteur sonne toujours deux fois au regard de ce thriller qui fait partie de ces néo-polars apparus dans les années 80 comme Red Rock West ou Kill me again, et qui prend son temps en faisant traîner son action dans une lenteur calculée ; Don Johnson y trouvait un bon rôle alors qu'il était dans sa grande période "beau gosse".